Il a été le troisième président de l’Algérie indépendante, Chadli Bendjedid n’est plus

Il a été le troisième président de l’Algérie indépendante, Chadli Bendjedid n’est plus

L’homme, gravement malade, avait été admis en urgence il y a de cela environ une semaine à l’hôpital militaire de Aïn Naâdja. Il a rendu son dernier souffle, hier, dans le courant de l’après-midi, selon des proches du défunt cités par l’APS.

La nouvelle est tombée tel un couperet. L’ancien président de la République, Chadli Bendjedid, est décédé hier à Alger à l’âge de 83 ans.

C’est ce qu’a annoncé l’APS en citant des proches du défunt. Chadli Bendjedid, troisième président de l’Algérie indépendante, qui a été à la tête de l’Etat algérien entre 1979 et 1992, avait été admis, depuis plus d’une semaine, à l’hôpital militaire Mohamed-Seghir-Nekkache de Aïn Naâdja).

L’état de santé du défunt se serait brusquement détérioré, alors qu’il avait subi, il y a de cela près d’une année, une opération chirurgicale en France. Les Algériens garderont de ce président atypique l’image de cet homme qui, après avoir sévèrement maté les jeunes révoltés d’octobre 88, avait été le précurseur de l’ouverture de l’Algérie vers la démocratie pluraliste à travers l’adoption de la Constitution de 1989.

C’est également sous Chadli, qui a par ailleurs a été l’auteur du fameux PAP (plan anti-pénurie), que l’ex- FIS, anormalement agréé, alors qu’il prônait des règles antidémocratiques et liberticides, que celui-ci a accaparé une bonne partie des communes, dans le cadre d’un vote-sanction contre le FLN. La suite, beaucoup de gens s’en souviennent.

Le premier tour des législatives où l’ex-FIS a encore une fois confirmé une « suprématie » toute factice puisqu’une fraude massive avait eu lieu via ses communes, et qu’une grande majorité silencieuse s’était abstenue de voter.

Les évènements devaient, par la suite, aller en se précipitant, avec l’interruption du processus électoral, la démission fracassante du défunt président, immédiatement après la dissolution de l’APN, que présidait Belkhadem, et la mise en place du HCE. Le défunt Chadli Bendjedid s’est par la suite fait très discret, ne se départissant jamais de son silence, et évitant également de commenter les grands évènements qu’a vécus le pays.

Chadli Bendjedid, en revanche, a fini par décider de nous léguer ses mémoires à travers un livre très attendu au SILA, mais qui, finalement, ne sortirait que de manière posthume, dans quelques semaines, probablement à l’occasion de la célébration de la Fête du déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre prochain.

Un deuil national a été décrété immédiatement après l’annonce de cette perte, alors que des condoléances ont commencé à affluer en direction de la famille du défunt, mais aussi en direction des autorités algériennes de la part des chefs d’états et souverains. Nous y reviendrons avec de plus amples détails dans nos prochaines éditions.

Ali Oussi

BIO-EXPRESS

Né en 1929 à Seba’a dans la commune de Bouteldja (El-Tarf), Chadli Bendjedid s’est engagé, dès 1954, au FLN, avant de rallier une année plus tard l’Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya II (Constantinois).

En 1956, Chadli occupa une responsabilité dans sa région, pour devenir en 1957 adjoint du chef de zone et capitaine chef de zone en 1958. Il fait un bref passage au commandement opérationnel de la zone Nord en 1961 et, une année après, il fut nommé chef de la 5e région militaire (Constantine) avec le grade de commandant.

A l’indépendance, en 1963, il supervise le retrait des troupes françaises de cette région avant de prendre le commandement de la 2e Région militaire (Oranie) le 4 juin 1964. Il fut membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA), le 19 juin 1965, après le renversement du président Ahmed Ben Bella. En février 1968, il contrôle également le retrait des troupes françaises de l’Oranie, en particulier l’évacuation de Mers el-Kebir. Une année plus tard, il est promu au grade de colonel.

Pendant la maladie du défunt Houari Boumediene en 1978, Chadli Bendjedid est chargé d’assurer la coordination des affaires de la défense nationale.

Désigné secrétaire général du FLN en janvier 1979, à l’issue du 4e congrès, puis candidat à l’élection présidentielle, il fût élu président de la République le 7 février 1979, tout en assumant le portefeuille du ministère de la Défense nationale, jusqu’en juillet 1990, date où il a cédé ce poste au chef d’état-major de l’ANP, le général Khaled Nezzar.

Réélu au poste de secrétaire général du parti FLN en décembre 1983, Chadli Bendjedid est choisi comme candidat à la présidence de la République par le 5e congrès du FLN pour un second mandat.

Il sera réélu président de la République deux fois de suite en 1984 et en 1989. Au lendemain des événements d’octobre 1988, Chadli Bendjedid engage diverses réformes politiques dont la révision de la Constitution qui consacrera le multipartisme dès février 1989. En juin 1991, il proclama l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire national et décida le report des élections législatives du 27 juin de la même année.

Après avoir procédé le 4 janvier 1992 à la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN), Chadli quitte la responsabilité de l’état en remettant sa démission le 11 janvier 1992 au Conseil constitutionnel, devant les caméras de la Télévision nationale.

Durant la période qu’il a passée à la tête de l’État algérien, il a été à l’origine de la création de l’Union du Maghreb arabe (UMA) à l’issue d’une rencontre en 1989 à Zeralda entre les dirigeants des pays du Maghreb arabe.