Le Crédit Populaire d’Algérie vient de mettre en œuvre un nouveau service de gestion de produits bancaires à distance par échanges de données informatisées (EDI) au profit des entreprises. Ce service, qui permet de présenter à distance, via Internet, les ordres de virements à travers le canal « e-banking » de la banque, est destiné exclusivement aux personnes morales, entreprises individuelles, administrations et associations. Selon la banque, l’Adhésion à cette nouvelle prestation évitera les déplacements aux agences et assurera à coup sûre un traitement rapide et sécurisé des opérations ».
Le CPA est ainsi la deuxième banque publique qui se lance dans le « e-banking » en Algérie.
Pour rappel, la Banque de développement local (BDL) avait ouvert la voie en 2011, pour offrir ce service, permettant à ses clients, personnes physiques et morales, de gérer leurs avoirs à distance, 7/7 jours et 24/24 heures, faire des virements, consulter l’historique de leurs opérations sur un mois et de leurs soldes.
Pour accéder à ce service, l’agence bancaire communique généralement à son client, dans une première étape, un identifiant et un mot de passe.
Une fois l’accès au service effectué avec succès, la banque demande au client, via sa page Web, de définir sa propre « signature électronique » qu’il gardera évidemment secrète, une mesure qui vise une sécurisation maximale de l’opération. Cependant, certains spécialistes pointent du doigt la défaillance de l’aspect réglementaire régissant l’utilisation de la signature électronique en Algérie, en s’appuyant sur le fait que l’Agence de régulation de la poste et télécommunications (ARPT) n’a pas sélectionné à ce jour un bureau de certification de cette signature.
M. Abderrezak Trabelsi, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (ABEF) estime que le « développement timide » du « e-banking » en Algérie n’a rien à voir avec la signature électronique, mais constitue tout simplement « le résultat du manque de fiabilité des services de télécommunications chez les banques ». Un texte réglementaire « codifie un existant.
On ne peut pas parler d’un texte qui régit cette signature alors que les transactions commerciales réelles via Internet n’existent pas en Algérie. Lorsque toutes les conditions seront réunies pour pouvoir effectuer ce genre de transactions, se posera alors la question de l’authentification de la signature électronique, et à ce moment-là on lui trouvera une réponse », a-t-il expliqué. Cette réponse sera d’ailleurs « très simple », a-t-il assuré en soutenant que « ce n’est pas cela qui bloque le développement du e-banking » en Algérie. Par contre, la défaillance en matière de services de télécommunications freine le recours au service du « e-banking », selon lui.
Ce produit, qui nécessite de « très gros investissements » au niveau des banques en termes de systèmes d’information, exige une infrastructure de télécommunications extrêmement fiable, ce qui fait actuellement défaut chez la majorité des banques, a souligné M. Trabelsi. Mais, « cela commence à s’améliorer très timidement et les banques ont une très grosse marge de progression dans ce domaine », a-t-il conclu.
Rania C.