Il a été condamné à la prison à perpétuité, L’imam de Finsbury Park rattrapé par ses méfaits

Il a été condamné à la prison à perpétuité, L’imam de Finsbury Park rattrapé par ses méfaits
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L’ancien prêcheur radical britannique a été considéré par la juge Katherine Forrest comme infiniment dangereux pour le monde

Abou Hamza, égyptien d’origine, 56 ans, borgne et amputé des deux avant-bras après une explosion au Pakistan, a aussi, à son palmarès des années de propagande, de prêches incendiaires et d’anathèmes au profit du GIA.

De son vrai nom Mustafa Kamel Mustafa, «Abou Hamza», 56 ans, ancien imam de la mosquée de Finsbury Park, à Londres, accusé de complot et prise d’otages pour l’enlèvement de 16 touristes au Yémen, dont deux Américains, vient d’être condamné vendredi dernier par le tribunal de New York à deux peines de prison à vie. Il était aussi accusé d’avoir recruté des candidats au djihad en Afghanistan et de soutien terroriste, en liaison avec un projet de camp d’entraînement dans l’Oregon (nord-ouest des Etats-Unis), pour lesquels il a nié toute responsabilité.

L’ancien prêcheur radical britannique a été considéré par la juge Katherine Forrest comme infiniment dangereux pour le monde, indiquant avoir beaucoup hésité sur la sentence à prononcer mais avoir finalement «décidé que le monde ne serait pas en sécurité» si le prêcheur britannique était en liberté.

«Le mal peut avoir différentes formes et n’apparaît pas toujours au premier abord dans toute sa noirceur», a expliqué la juge. Il y a «une partie de vous que ce tribunal considère comme diabolique».

L’ex-imam de la mosquée londonienne de Finsbury Park avait été reconnu coupable le 19 mai dernier par un jury new-yorkais de complot et prise d’otages, pour avoir aidé les ravisseurs des 16 touristes occidentaux au Yémen en 1998. Quatre des otages avaient été tués lors d’une opération des forces yéménites pour les libérer. Il avait aussi été reconnu coupable d’activité terroriste en lien avec un projet, en 1999, de création d’ un camp d’entraînement au djihad dans l’Oregon, dans le nord-ouest des Etats-Unis, qui n’a finalement jamais vu le jour. Abou Hamza, égyptien d’origine, 56 ans, borgne et amputé des deux avant-bras après une explosion accidentelle au Pakistan, a à son palmarès des années de propagande, de prêches incendiaires et d’anathèmes au profit du GIA dont il était le porte-parole attitré à Londres et en Europe et pour le compte duquel il diffusait la revue Al Ansar. Ce proche de Oussama Ben Laden et d’Al Zawahiri, de son vrai nom Mustafa Kamel Mustafa, avait revendiqué nombre de crimes du GIA, arguant que tout Algérien insoumis à la doctrine intégriste était un apostat.

Assumant volontiers ses convictions extrémistes et les mots très durs de ses prêches et discours enflammés, Abou Hamza a cependant réfuté les accusations portées contre lui, clamant à qui veut l’entendre son «innocence» et demandant à la justice américaine de l’enfermer dans une prison-hôpital où il pourrait être soigné et recevoir sa famille.

Chance qui n’a pas été accordée aux nombreuses victimes dont il se délectait régulièrement dans la revue qu’il distribuait à Londres.

Abou Hamza avait été arrêté en 2004 à la demande des autorités américaines, qui l’avaient inculpé des 11 charges dont il a été reconnu coupable.

Il avait été jugé, en Angleterre, pour incitation au meurtre et à la haine raciale, en 2006, et condamné à sept ans en prison. Ayant, en vain, essayé de s’opposer à son extradition vers les Etats-Unis, il avait fini par y être transféré en octobre 2012.

Rattrapé par la vengeance de ceux qu’il croyait ses mentors, il a beau plaidé le martyre et arguer de son innocence, les faits sont là qui témoignent, sous forme d’écrits et d’enregistrements audiovisuels de son parcours et des graves coups qu’il a portés à notre peuple, à notre pays et à l’islam tout entier.

S’il est regrettable que toute cette partie de son activisme ait été proprement occultée par la justice britannique puis par la justice américaine, il n’en demeure pas moins que la mémoire des martyrs algériens de la décennie noire, notamment les nombreux confrères, est, vaille que vaille, confortée par ce verdict.