Il a été caractérisé par des hauts et des bas : Benghebrit présente son bilan

Il a été caractérisé par des hauts et des bas : Benghebrit présente son bilan

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Quelques semaines après la fin de sa mission en tant que première responsable de ce secteur, cette dernière a tenu à présenter une sorte de florilège des oeuvres accomplies en faveur de l’école algérienne, depuis l’année 2014 à ce jour.

L’ancienne ministre de l’Education nationale Nouria Benghebrit fait son check up. Quelques semaines après la fin de sa mission en tant que première responsable de ce secteur, cette dernière a tenu à présenter une sorte de florilège des oeuvres accomplies en faveur de l’école algérienne, depuis l’année 2014 à ce jour. «C’est avec plaisir et humilité que je partage avec vous ce bref bilan non exhaustif des actions menées au cours de ma mission en tant que ministre», a-t-elle indiqué via sa page Facebook officielle. «Ce bilan obéit essentiellement à l’obligation et au devoir moral de rendre compte; au-delà de la simple formalité de passation des consignes», précise-t-elle.

Evidemment, Nouria Benghebrit a préalablement mis l’accent sur ce qui a constitué la cheville ouvrière de sa carrière en tant que ministre, à savoir «la réforme du système éducatif». A ce sujet, elle ne manquera pas de relever «les dysfonctionnements ayant perturbé la mise en oeuvre de ce dessein». Sur ce point, elle soulignera qu’ils «avaient été à l’origine de grèves répétitives qui se répercutaient sur le volume horaire programmé pour les enseignements et l’introduction de la Ataba». Laquelle est «une aberration pédagogique», devenue chronique et dangereuse, obligeant le MEN à revoir chaque année à la baisse les programmes officiels de l’examen du baccalauréat.

Par ailleurs, il faut relever que le projet de réformer l’école algérienne du tout au tout n’a pas été du goût de certaines parties à l’idéologie bien douteuse. A maintes reprises, au cours de sa carrière, la ministre a été blâmée et fustigée pour des prises de position souvent antirétrogrades. S’inscrivant dans une logique plutôt progressiste dans l’optique de moderniser l’école algérienne, Nouria Benghebrit a fait l’objet de sévères critiques et parfois de campagnes de haine dangereuses, de la part de groupes islamistes, sachant que ce secteur-là, en compte une grande partie. La dernière en date, est celle liée à l’interdiction de la prière à l’école. Cette décision de Benghebrit avait tout de même divisé l’opinion publique. Il faut tout de même rappeler que dans une société comme la nôtre, pour une bonne partie de la population, la religion continue de relever du sacré, et par conséquent, «la ligne rouge» à ne pas franchir. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça n’a de toute évidence pas été une mince affaire que de parler de «modernisation» du secteur et mettre ce projet en oeuvre.

Dans ce sens, Nouria Benghebrit a souligné «le MEN est une structure en charge de plus de 9 millions d’élèves et d’environ 750.000 employés (soit le premier secteur de la Fonction publique en termes de nombre de fonctionnaires, dont près de 450.000 enseignants), ainsi que d’une dizaine de syndicats». Elle ajoutera qu’à son arrivée à la tête du département; «appuyée sur une équipe de cadres (aux niveaux central et local), pour prendre en charge les contraintes auxquelles nous étions confrontés, et notamment celles inhérentes à la réforme, ou tout au moins, à son application».

Elle parlera justement de pressions d’ordre idéologico-politique exercées par certains qui considèrent l’école comme leur chasse gardée, ne devant pas respecter les principes pédagogiques partagés par les systèmes éducatifs performants de par le monde. Elle a encore cité dans ce sillage «un corporatisme syndical, lequel peut être nulle part aussi effectif que dans le système éducatif, et qui dans certaines situations perdait de vue les finalités premières de l’école en Algérie et de ceux qui étaient censés la servir». Nouria Benghebrit se désolera encore de «la prise en charge insuffisante des services et obligations relevant des collectivités locales concernant les écoles primaires».