Il a été arrêté à la frontière Algéro-Malienne,Ansar Eddine perd son idéologue

Il a été arrêté à la frontière Algéro-Malienne,Ansar Eddine perd son idéologue
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On prête à l’organisation islamiste d’Ansar Eddine, qui a sévi pendant dix mois dans une partie de Tombouctou, de nombreuses exactions

Cette arrestation fera-t-elle avancer la guerre sans images que mène la France contre les organisations «jihadistes» au Sahel?

Décrit comme le responsable de la «police islamique» faisant régner la terreur en ordonnant de couper les mains, le numéro trois d’Ansar Eddine, Mohamed Moussa Ag Mouhamed, a été arrêté, hier, par un groupe armé. «C’était l’idéologue d’Ansar Eddine à Tombouctou, la tête pensante de l’organisation là-bas. Il a été arrêté à In Hallil, près de la frontière algérienne par un groupe armé allié. Il est en route pour Kidal», a confirmé, au journal français Le Monde, Abdoulaye Touré, fonctionnaire au gouvernorat de Kidal.

On prête à l’organisation islamiste d’Ansar Eddine, qui a sévi pendant dix mois dans une partie de Tombouctou, de nombreuses exactions comme des amputations, des coups de fouet aux fumeurs et aux couples «illégitimes». Ils ont imposé le port du voile intégral aux femmes, interdit la mixité, le football, la danse, la musique et l’alcool. Le summum de ces exactions a été atteint quand des islamistes de cette organisation se sont mis à détruire les mausolées de Tombouctou, la capitale culturelle de l’Islam en Afrique subsaharienne et qui est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité. Cependant, cette arrestation fera-t-elle avancer quelque chose dans la guerre que mènent les forces françaises contre les organisations «jihadistes» au Sahel? On n’en sait pas grand-chose pour le moment dans cette guerre sans images, hermétiquement gérée par les militaires français qui ne diffusent les informations qu’au compte-gouttes. Directement concernée par ce conflit, l’Armée algérienne a renforcé sa présence à la frontière avec le Mali, fermée depuis le 14 janvier, afin d’éviter les incursions des islamistes armés venus du nord du Mali. «L’armée est déployée depuis un moment à la frontière, mais des renforts ont été envoyés depuis le début de la guerre (au Mali). Il s’agit d’éviter l’infiltration de groupes terroristes», a indiqué Mohamed Baba Ali député de Tamanrasset. «La situation à l’intérieur du territoire algérien est normale», a indiqué M.Baba Ali précisant que «la population, particulièrement celles de Tin Zaouatene, Timiaouine et Taoundert situées à la frontière, a des craintes parce qu’il y a une guerre juste à côté, mais sans plus». Avant-hier, le wali d’Adrar, Sassi Ahmed Abdelhafidh, a déclaré qu’aucun réfugié malien n’a été enregistré par les autorités algériennes depuis la fermeture des frontières. Les représentants de la société civile des wilayas d’Adrar et de Tamanrasset ont exprimé dimanche leur «profonde» préoccupation quant à la situation de l’autre côté des frontières de l’Algérie avec les pays du Sahel du fait de la crise sécuritaire au Mali, appelant au renforcement des mesures de sécurité le long de la bande frontalière.

LG Algérie

Lors d’une rencontre régionale de concertation sur le développement des wilayas du sud-ouest du pays, les représentants de la société civile de ces deux wilayas se sont déclarés convaincus que les autorités algériennes traiteront avec «sagesse et pondération» cette situation. Le président de l’APW d’Adrar, Bakri Bakri, a indiqué que les habitants de la région sont les premiers à être affectés par les répercussions de la crise au Mali, réitérant sa confiance, au nom des élus locaux quant au traitement «sage» de la situation par les autorités algériennes pour en minimiser les conséquences sur la population de la bande frontalière.

D’autres membres de la société civile de ces wilayas ont mis l’accent sur l’importance «stratégique» que revêt la sécurité des régions frontalières du pays en raison des répercussions de la crise au Mali, notamment les menaces terroristes. «Notre sécurité est tributaire de la sécurité du Mali. L’Algérie ne doit ménager aucun effort pour la sécurisation de ses frontières», a souligné un intervenant. Les acteurs économiques ont, pour leur part, appelé les autorités concernées à renforcer les mesures de sécurité dans les régions frontalières afin qu’ils puissent commercialiser leurs produits en toute liberté.