Alors qu’il est contesté par de nombreuses unions de wilayas et sections syndicales, le secrétaire général de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a convoqué une session extraordinaire du Conseil exécutif national.
La réunion aura lieu demain jeudi à Oran, un choix qui confirme la crainte du patron de la Centrale syndicale de voir son action empêchée ou perturbée si elle était prévue dans la capitale. Fervent défenseur du cinquième mandat de l’ex-chef de l’Etat, qui a provoqué une mobilisation inédite du peuple algérien contre le système politique, Sidi Saïd est de plus en plus contesté à l’intérieur du syndicat.
Plusieurs sections syndicales affiliées à l’UGTA lui ont retiré la confiance. La réunion prévue à demain Oran est destinée, selon ses détracteurs, «à renforcer le secrétariat national et à gagner le soutien du conseil exécutif» pour échapper à la destitution.
Cette réunion est convoquée, selon nos sources, suite à la suspension de quatre unions de wilayas (Tizi-Ouzou, Béjaïa, Tlemcen et Saïda). Les unions de ces quatre wilayas ont demandé ce 6 avril le départ de Sidi Saïd de la tête de l’UGTA. Une demande soutenue par l’union de wilaya de Ouargla.
Pour contrer donc ses détracteurs, le patron de l’UGTA tente d’anticiper les choses en convoquant « par téléphone » les membres du conseil exécutif. Mais le succès n’est pas garanti à la manœuvre.
Une réunion des autres unions de wilayas aura lieu aujourd’hui à Alger dans le but de maintenir la pression sur Sidi Saïd et exiger son départ. Il est fort probable que les participants à la réunion retirent, à leur tour, la confiance au secrétaire général et le mettront devant ses responsabilités. En réaction à la réunion de demain à Oran, Smaïn Kouadria, député du PT et ex-syndicaliste a accusé Sidi Saïd « de jouer les prolongations afin d’avorter les plans de sa destitution».
Selon lui, Sidi Saïd veut exclure « les syndicalistes libres » qui ont demandé son départ. Il soutient que la réunion d’Oran est «illégale», expliquant que le règlement intérieur oblige le secrétaire général à convoquer les membres de l’instance 15 jours avant la réunion.
«Ce qui n’est pas le cas», a-t-il affirmé. Depuis le début du mouvement populaire contre le système politique, l’UGTA, syndicat du pouvoir qui a accompagné Bouteflika durant ses quatre mandats, est secouée par une forte crise organique. Sidi Saïd, de plus en plus isolé, tente de sauver ce qui pouvait l’être. Plusieurs puissantes sections syndicales affiliées à l’organisation ont annoncé leur soutien au mouvement populaire et demandé le départ de Sidi Saïd qui avait estimé que le cinquième mandat était juste une formalité.
Karim A.