Il a conclu des marchés avec un PDG marocain, Loukal devant le juge

Il a conclu des marchés avec un PDG marocain, Loukal devant le juge

Le pôle pénal, économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a reporté à la date du jeudi 22 décembre le procès de l’ancien ministre des Finances et gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Loukal, et ses coaccusés à la demande de la défense.

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Mohamed Loukal comparait, dans le cadre de ce procès, en sa qualité d’ancien directeur de la Banque extérieur d’Algérie. Les faits concernent la conclusion de trois marchés avec le cabinet de consulting parisien, DELOITTE, que dirigeait, au moment des faits, le dénommé F. B. Selon le journal arabophone, Echorouk Online, ce dernier porte la nationalité marocaine et entretient des relations privilégiées avec la famille royale.

L'ancien ministre des Finances algérien, Mohamed Loukal

Mohamed Loukal, en sa qualité d’ancien directeur de la BEA, aurait accordés des marché à un homme proche de la famille royale marocaine.

La justice a retenu contre l’ancien ministre plusieurs chefs d’accusation que punit la loi sur la prévention et la lutte contre la corruption. Il s’agit de : abus de fonction, dilapidation volontaire de l’argent public, octroi d’indus privilèges à autrui lors de la conclusion d’un contrat ou d’une transaction avec une institution publique.

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Signalons que l’affaire DELOITTE est la troisième dans laquelle Mohamed Loukal est poursuivi en sa qualité d’ancien directeur de la Banque extérieure d’Algérie (BEA). L’ex-ministre des Finances a déjà été condamné dans un premier dossier de corruption à une peine de 6 ans de prison ferme. Et dans le cadre de l’affaire des frères Kouninef, dans lequel il a été poursuivi avec 10 autres anciens ministres, il a écopé d’une peine de de 8 ans de prison ferme.

Affaire de la traversée « quasi vide » d’Algérie Ferries : le procès programmé pour le jeudi 22 décembre

Par ailleurs, à la demande de la défense, le pôle pénal, économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed (Alger) a également reporté au jeudi 22 décembre 2022 l’examen de l’affaire corruption qui touche l’Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENTMV — Algérie Ferries) et dans laquelle comparaissent l’ancien PDG de la compagnie ainsi que plusieurs autres prévenus.

Le navire d'Algerie Ferries, Badji Mokhtar III

Le navire d’Algerie Ferries, Badji Mokhtar III.

Pour rappel, le 10 juin de cette année (2022), le juge d’instruction a ordonné le placement en détention provisoire de l’ancien PDG de l’ENTMV-Algerie Ferries, Kamel Issad et de son chef d’escale à Alger, Kamal Idalia, ainsi que du directeur du service marketing et fret de la compagnie. Quant aux autres prévenus, le directeur commercial et le directeur général adjoint, ils ont été placés sous contrôle judiciaire.

La justice a retenu contre les prévenus de lourds chefs d’accusation, notamment : dilapidation volontaire et utilisation illégale de biens et de fonds publics ; trafic d’influence et abus de fonction ; octroi d’indus avantages à autrui.

Ce dossier de corruption concerne l’affaire de « la traversée quasi vide » Marseille-Alger du Badji Mokhtar III. D’une capacité de 1800 passagers et plus de 600 véhicules, le navire a effectué la traversée avec, à son bord, seulement 72 passagers 25 véhicules.


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À la suite de ce scandale, le Président Tebboune a décidé de limoger le PDG d’ENTMV-Algerie Ferries, Kamel Issad et du responsable de l’escale à Alger, Kamel Idalia en raison de leur comportement « offensant pour l’image de l’Algérie et préjudiciable aux intérêts des citoyens ».

Communiqué de la Présidence qui annonce le limogeage du PDG d’Algérie Ferries, le 2 juin 2022.