Il a appelé à préserver l’Armée nationale des conflits, Benflis : «Les présidentielles anticipées ne sont pas une priorité»

Il a appelé à préserver l’Armée nationale des conflits,  Benflis : «Les présidentielles anticipées ne sont pas une priorité»
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Ali Benflis qui soutenait dans le cadre de l’Instance de suivi de l’opposition, l’organisation des présidentielles anticipées, ne voit plus dans celles-ci une priorité dans la conjoncture actuelle.

L’ancien chef du gouvernement, qui vient d’avoir l’agrément de son parti «Talaiou Houriyat», semble se donner un nouveau souffle pour se positionner sur la scène politique et l’homme qui soutenait dans le cadre de l’Instance de suivi de l’opposition, l’organisation des présidentielles anticipées, ne voit plus dans celle-ci une priorité.

Quatorze mois après sa dernière rencontre avec les médias, l’ancien chef du gouvernement Ali Benflis a tenu hier une conférence de presse au siège de son parti agréé il y a une semaine. Le candidat malheureux des présidentielles du 17 avril 2014 n’a pas oublié sa défaite et continue d’insister qu’il y a une «vacance du pouvoir» mais l’homme dit que les présidentielles anticipées ne sont pas une priorité dans la conjoncture actuelle. En réponse à une question sur sa position en cas d’organisation d’élection anticipée, Benflis répond en s’interrogeant : «Pensez-vous que c’est une priorité actuellement?»

Pourtant, dans un passé récent, Benflis comme membre de l’Instance du suivi de l’opposition née de la fameuse réunion de Zéralda, a soutenu l’organisation des élections anticipées de tous types dont les présidentielles. Benflis qui n’a participé ni aux consultations de la commission Benslah, ni à celles dirigées par le directeur de la Présidence, Ahmed Ouyahia, ne voit pas aussi dans la révision constitutionnelle une urgence ou une priorité. Sommé par une dizaine de questions sur les changements récents opérés par le chef de l’Etat sur l’institution militaire, dont le départ du général Mohamed Mediene, qui a occupé le poste de directeur au Département de la sécurité et du renseignement (DRS) durant 25 ans.

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Benflis a refusé d’apporter un jugement sur le changement de personne car selon lui, la question doit se poser sur le contexte dans lequel s’est opéré ce changement et s’il répond aux règles et aux normes connues mondialement dans les changements au sein des institutions militaires. Benflis a insisté sur le fait que l’Armée populaire nationale est le seul protecteur de la République avant d’avertir sur le danger de rendre cette institution comme sujet de conflit, rappelant que l’Armée nationale a assez de charges sécuritaires avec la situation régionale. Benflis ne croit pas à la vision qui parle de «démilitarisation de l’Etat» car selon lui, l’Etat est «civil».

Interrogé sur la crise économique, Benflis a dressé un tableau noir en rappelant l’urgence d’aller vers un vrai système économique et selon lui il est inévitable d’aller vers l’austérité, serrer la ceinture et faire des sacrifices. Dans ce cadre, il a donné des chiffres alarmants en indiquant que le déficit dans le budget de l’Etat sera de 2 600 millions de dinars, soit près de 26 milliards de dollars, ajoutant que 60 à 70% du budget viennent de la fiscalité pétrolière. Selon Benflis, les dépenses sont supérieures et varient entre 80% et 90% alors que les réserves de change ont baissé de moitié. A ce propos, il a indiqué qu’avec les mesures de la LFC 2015, celles-ci vont permettre de ne collecter que «250 à 350 milliards de dinars» et le fonds de régulation ne pourra pas tenir plus de deux ans.Benflis qui a rappelé le parcours «difficile» de son parti avant d’obtenir l’agrément, a annoncé que sa formation politique arrivera à 60 000 militants d’ici à la fin de l’année tout en affirmant que son parti apporte

«l’alternative» en réponse probablement aux dernières déclarations du Sg du RND, Ahmed Ouyahia qui a appelé l’opposition à donner une alternative. Benflis dira aussi que son parti porte un projet de société, une vraie vision économique et sera aussi doté d’un centre de prospectives qui aura à élaborer des rapports semestriels sur différents sujets, politique, économique, social et autres. D’autre part, Benflis a refusé de faire tout commentaire sur les intentions de Mezrag pour créer un parti en rappelant que les étapes et les conditions d’agrément d’un parti sont fixées par la Constitution, la loi sur les partis et la charte sur la réconciliation.

N. C.