Il a Appelé à la libre circulation des universitaires africains, Prodi : “Libérez les visas”

Il a Appelé à la libre circulation des universitaires africains, Prodi : “Libérez les visas”
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L’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahel, Romano Prodi, estime que le meilleur moyen de “favoriser le transfert des connaissances vers l’Afrique” est la facilitation de la libre circulation des universitaires africains vers les pays du Nord.

“Le socle du développement de l’Afrique en général et du Sahel en particulier demeure la connaissance. Il est impératif que le lit du développement soit fondé sur les idées et l’expertise des universitaires et techniciens africains”, a martelé Romano Prodi pour appuyer son appel aux pays du Nord à faciliter la libre circulation des universitaires africains. Ainsi, c’est à un véritable plaidoyer que s’est livré l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahel, l’Italien Romano Prodi, pour convaincre l’Europe et l’Occident, de manière générale, de faciliter la délivrance des visas, notamment pour les universitaires, qu’il considère comme le vecteur idéal pour le transfert des technologies.



Selon lui, la non-facilitation de la délivrance de visas par les pays du Nord aux universitaires africains constitue “un lourd problème”. Sur un ton plus virulent, l’ancien président du Conseil italien assénera : “L’Europe est peut-être devenue sénile. Il est donc temps (pour elle) de changer de politique” sur cette question.

Dans ce cadre, il a révélé que des réunions ont été programmées et un rapport est en cours de finalisation dans lequel des solutions concrètes sont proposées. Romano Prodi a précisé que “ces réunions ont été concluantes et des rapports seront soumis prochainement” aux différentes parties concernées. L’émissaire onusien pour le Sahel a également indiqué qu’“on pourra créer un fonds à même de financer de façon mixte les projets en cours. Les donateurs pourront y contribuer avec des dons en matériels, c’est-à-dire en construisant des infrastructures, notamment universitaires”. Reste à savoir si cet appel sera entendu de l’autre côté de la Méditerranée, où l’on s’attelle à limiter au strict minimum la délivrance des visas sans faire parfois de distinctions entre les postulants au précieux sésame.

Cette politique de verrouillage à outrance des capitales occidentales est l’une des causes directes du recours à l’émigration clandestine pour rejoindre la rive nord.

Certes, l’écrasante majorité des immigrants clandestins, qui prennent d’assaut les côtes septentrionales de la Méditerranée, est composée de prétendants à une vie meilleure à travers un poste de travail même au noir, mais certains universitaires n’hésitent pas à y recourir. En effet, poussés par le désespoir ou la frustration du rejet de leur demande de visa, des étudiants désireux de poursuivre leur cursus universitaire se rabattent sur ce procédé illégal pour concrétiser leurs ambitions, voire leurs rêves, d’acquérir plus de savoir.

Romano Prodi, qui a mis le doigt sur un point important, devra mettre sur la table des arguments très convaincants pour que les capitales européennes acceptent de revoir leur politique en la matière, particulièrement en cette période où les partis de l’extrême droite, hostiles aux émigrés, gagnent du terrain sur la scène politique européenne.

M T