Il a annoncé sa démission du poste de SG du RND Ouyahia : le repli tactique ?

Il a annoncé sa démission du poste de SG du RND Ouyahia : le repli tactique ?
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Dans un message adressé aux cadres et militants du parti, Ouyahia explique que sa démission a pour motif la «préservation» de l’unité du parti et «n’est pas au service d’un agenda personnel» comme pourraient «le prétendre certain».

Présenté comme probable candidat pour les présidentielles de 2014, notamment depuis qu’il a été «soulagé » de ses fonctions de Premier ministre, Ahmed Ouyahia passe à la vitesse supérieure dans la préparation de son nouvel agenda en annonçant, ce jeudi, sa démission du poste de SG du RND, un parti qu’il a dirigé depuis 1999. On ne sait pour l’heure s’il s’agit d’un vrai départ ou d’un retrait tactique…

Dans un message adressé aux cadres et militants du parti, Ouyahia explique que sa démission a pour motif la «préservation » de l’unité du parti et «n’est pas au service d’un agenda personnel» comme pourraient «le prétendre certains». Tout en affirmant qu’il a ses partisans au sein du conseil national du parti, il écrira dans son message : «Ma décision sera peutêtre amère pour certains parmi vous et je sollicite leur indulgence et leur compréhension ».

Il a formé l’espoir que sa démission amènera les acteurs du mouvement qui s’est dressé con-tre lui à «cesser toute action parallèle au niveau des structures de base et à aller vers une réunion du conseil national regroupant uniquement sa composante dégagée par le congrès et mettre en oeuvre les dispositions pertinentes des statut et du règlement intérieur du parti».

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Il ajoutera que sa démission en ce moment démarre de sa conviction que «la poursuite de ma mission jusqu’à la tenue d’un 4e congrès ordinaire avant juin prochain, aura pour conséquence de faire perdurer un climat de tension qui n’est pas souhaitable».

S’agissant du choix de l’annonce de sa démission à la veille de la session du conseil national, il explique qu’il est question de permettre à cette instance de désigner un secrétaire général intérimaire. Revenant sur la crise qui secoue le parti, il dira que celle-ci avait «entaché le climat et l’image du parti lors du conseil national tenu à la fin mai 2012», ajoutant que la participation du parti aux «dernières élections locales» est à l’origine de son silence sur cette crise jusqu’à ce jour.

Ouyahia dit ne pas répondre aux attaques «blessantes» dont il se dit être l’objet avant de dresser des constats. Il s’agit, en premier, du fait que «le mouvement qui est à l’origine de cette crise a choisi d’agir en dehors du cadre institutionnel du parti. Un grand nom-bre de signataires des pétitions en circulation ne sont pas membres du conseil national. Un processus d’installation de bureaux locaux parallèles a été engagé à travers certains chefs-lieux de wilaya».

Enfin, «toute cette situation risque d’évoluer vers une dérive dangereuse pour l’avenir du parti, et cela pour trois motifs au moins» et «le parti risque la division si la divergence entre membres du conseil national doit aboutir à une confrontation lors de la prochaine réunion de cette instance, surtout en cas de tentative d’y imposer la présence de personnes qui n’en sont pas membres».

La crise au sein du RND est née lors des précédentes législatives, à travers la création du «Mouvement de la sauvegarde du RND» par des mécontents quant au choix des candidats, à l’instar de Mme Nouria Hafsi, présidente de l’UNFA. Cette protestation n’a pas eu d’effet sur Ouyahia.

Cependant, depuis quelques mois Ouyahia fait face à de nouveaux protestataires dirigés par le coordinateur du Mouvement, Yahia Guidoum, ancien ministre de la Santé, entouré d’autres ministres en fonction et de sénateurs qui veulent son départ. Donc, ils ne veulent pas que ce dernier soit le candidat du parti pour les prochaines présidentielles.

La guerre des clans pour cette échéance électorale a atteint son sommet en ce début 2013 et les têtes qui risquent de tomber sont nombreuses. Ahmed Ouyahia a-t-il cédé à la pression de ses détracteurs ou veut-il se renforcer d’avantage à travers cette démission et pourquoi pas revenir par la grande porte au RND dans le cadre du congrès ordinaire du parti prévu pour le mois de juin prochain ? Ou tout simplement se présenter aux présidentielles comme candidat libre après sa carrière politique?

La démission d’Ouyahia du poste de SG du RND qui prendra effet à partir du 15 janvier prochain, donc dans dix jours, reste surprenante, car elle vient d’un homme qui a toujours été présenté comme fort, ne cèdant pas devant des crises de circonstance.

En outre, cette démission intervient au moment où le parti a renfoncé sa représentation dans les Assemblées élues. Ce qui veut dire qu’Ouyahia a un bilan positif a présenté lors de la prochaine session du conseil national de son parti.

D’autre part, Ouyahia a déjà lancé une tentative de réconciliation avec ses protestataires, mais celle-ci ne semble pas aboutir sachant que les signataires de pétitions contre lui ne sont pas tous des membres du conseil national du parti, comme il l’affirme. Selon le règlement intérieur du RND, il faut avoir les 2/3 pour engager une démarche, sachant que cette instance est composée de 280 membres.

N.C.