Lors du meeting de campagne qu’il a animé, hier, à Annaba, Saad Abdallah Djaballah s’est adonné à un rituel pour le moins curieux. Ainsi, après avoir invité lesdits candidats de l’Alliance à le rejoindre sur la tribune, il a demandé aux candidats “de s’engager publiquement” et “à haute et intelligible voix” à “respecter, sans faille, les 13 instructions s’ils venaient à être élus”.
Une sorte de prestation de serment, qu’ont suivie avec un sourire amusé les militants, rythmant cet énoncé par des applaudissements et aux cris de “El Ittihad pour la rupture”. Abdallah Djaballah, qui avait été auparavant précédé au micro par le député sortant, Aïssa Amrouci, et par Mustapha Boumehdi du mouvement El-Bina, est revenu longuement sur la situation générale du pays, en ces temps de crise multiforme.
Il a insisté sur les multiples dangers qui menacent la stabilité de l’Algérie, évoquant, notamment, les manifestations qui ont eu lieu dans différentes régions et dénonçant les velléités de partition du territoire exprimées par certaines parties, qu’il omettra de nommer, depuis l’étranger.
Il devait s’étonner qu’on parle de plus en plus chez nous de chiisme et de sectes telles que les Ahmadis, ces derniers temps, ce qui ajoute, dira-t-il, à la menace de division qui plane sur le pays. Assurant que le changement salvateur viendra de ceux qui, en Algérie, fonderont leur stratégie de gouvernance sur “le saint Coran”, il s’en prendra au pouvoir en place, l’accusant d’“illégitime depuis l’indépendance nationale”.
“Ceux qui nous gouvernent ont trahi nos chouhada qui se sont battus et qui sont morts pour que vive une Algérie indépendante et musulmane” et non pas “un pays miné par la corruption et le copinage”, s’indignera-t-il. Après avoir expliqué les raisons qui ont amené les partis de l’Union à accepter de participer à ce scrutin, Djaballah s’en est pris à l’administration coupable, à ses yeux, de mettre ses moyens humains et matériels au service d’un parti en particulier. “Ceux qui pratiquent la fraude sont des criminels, ils commettent un crime contre la nation”, répétera-t-il à plusieurs reprises, avant d’appeler ses militants à faire preuve de vigilance et de dénoncer tout dépassement du genre le jour du vote.