Abdelaziz Belkhadem était en visite aujourd’hui à Mila, une ville considérée comme étant l’un des bastions des redresseurs. Peut être est-ce une façon pour lui de les provoquer dans leur propre camp.
Devant plus de 2.000 personnes réunies pour l’occasion, le patron du FLN a trouvé dans la crise diplomatique entre la France et la Turquie une occasion en or pour régler son compte à l’ancienne puissance coloniale.
« La France doit balayer devant sa porte », dira-t-il en référence à la fameuse loi adoptée jeudi par le Parlement français qui pénalise le déni du génocide arménien. » La France ne nous fera jamais pitié « , renchérit encore Belkhadem sous les ovations de la salle.
Le chef du FLN, sur sa lancée, rendra hommage au Premier ministre turc, démentant ainsi l’information selon laquelle il serait agacé par le fait qu’Erdogan ait évoqué le cas de l’Algérie. Bien au contraire, Belkhadem parlera lui aussi d’ « atrocités » commises contre les Algériens.
Les incohérences de Paris
« Si nous sommes tolérants, cela ne veut point dire que nous avons oublié les enfumades et autres exécutions collectives sommaires commises contre des citoyens algériens aux quatre coins du pays », dit-il. Dans la foulée, il a invité l’ex-puissance coloniale à » reconnaître ses crimes et à s’en excuser au lieu de les glorifier contre toute logique. C’est cette même assemblée qui a voté, en 2003, une loi sur les soi-disant bienfaits du colonialisme et qui aujourd’hui criminalise la Turquie », insistera encore le chef du FLN.
Belkhadem, enchainera ensuite sur la politique de réconciliation nationale en expliquant qu’elle a permis le rétablissement de la paix et de la sécurité, des préalables à toute politique de construction et de développement économique et social. « Toutes les avancées enregistrées sur tous les fronts depuis 1999, c’est grâce à la réconciliation nationale mise en application par le chef de l’Etat, et dont le FLN est l’un des principaux artisans « , a-t-il fait valoir en associant le nom du président Bouteflika à cette œuvre de réconciliation.
Parlant des réformes politiques qui viennent d’être adoptées par le Parlement, Belkhadem juge qu’elles constituent « une grande avancée démocratique pour le pays « . Au sujet des prochaines législatives, il promet que la transparence et la régularité seront de rigueur et que la volonté du peuple sera respectée.