Après avoir pris part hier soir à un diner organisé en son honneur par un notable de la ville d’Adrar, et s’être entretenu deux heures durant (jusqu’à une heure du matin) par l’héritier de la zaouïa de Sidi Belekbir, le candidat à la présidentielle Ali Benflis s’est envolé en début de matinée d’aujourd’hui vers la wilaya d’Ouargla, lieu de contestation par excellence des chômeurs. Il a animé un meeting dans le centre culturel Moufdi Zakaria.
« Je connais tous vos problèmes », lancera d’emblée le candidat. Et Benflis d’égrener la multitude de difficultés et autres entraves auxquelles fait face la population. Du manque d’eau potable (la locale étant imbuvable), à la faiblesse de la production agricole et industrielle en passant par le chômage qui touche les jeunes, il ne laissera rien au hasard. Et pour mieux courtiser les habitants de la capitale du pétrole, il dira qu’il s’était farouchement opposé à la loi sur les hydrocarbures de 2005. Un texte qu’il a qualifié de « honteux ». « Même les autres pays producteurs se sont étonné que l’Algérie ait élaboré un tel document permettant aux entreprises étrangères de profiter des richesses du sous-sol algérien », disait-il. Selon l’intervenant, il aura fallu que Chavez fasse le déplacement dans notre pays pour attirer l’attention sur la dangerosité du texte pour que l’État algérien se ravise.
Le candidat s’est par ailleurs engagé à régler l’ensemble des problèmes qu’il a cités, y compris celui lié à la nouvelle ville de Hassi Messaoud. Il a promis de faciliter l’octroi des crédits sans intérêts, baisser les taxes pour encourager l’investissement industriel et encourager la production agricole à travers des mesures incitatives, dont celle d’étendre le délai de la concession à un siècle ou encore de la céder gracieusement aux véritables fellahs. Tout en précisant, que tout cela ne saurait se réaliser sans la concertation de tous les concernés dans le cadre d’une démocratie participative.
Avant d’achever son meeting, M. Benflis abordera les événements tragiques de Ghardaïa distante de 90 km d’Ouargla. Il a tiré à boulets rouges sur tous ceux qui disent qu’il y a main étrangère derrière. « Ceux qui invoquent la main étrangère, sont ceux qui ont été incapables de trouver des solutions », dira M. Benflis. En plus clair, il impute l’entière responsabilité à l’État algérien « qui n’a pas su anticiper, n’a pas vu arriver les choses car ne disposant pas de système de veille et de prospective ».
Signalons enfin que dans la salle où se tenait le meeting, nous n’avons pas vu les chômeurs en éternelle contestation. Il faut dire qu’ils étaient ailleurs. Ils ont coupé la route principale menant à l’aéroport. Ce que nous a confirme un des officiers de police qui nous ont escortés par un autre chemin crevassé de nids de poule.
De notre envoyée spéciale Faouzia Ababsa