Ighil ou ansar à mcisna de seddouk (Béjaia),Le plus beau rêve de tous les villageois d’Ighil Ouansar s’est enfin réalisé

Ighil ou ansar à mcisna de seddouk (Béjaia),Le plus beau rêve de tous les villageois d’Ighil Ouansar s’est enfin réalisé

«La cause de la jeunesse, qu’il faut soutenir sans rechigner, concerne tout le monde», a indiqué le vieux routier du sport local, Ahmed Djedaoune.

Le village d’Ighil Ouansar, rattaché à la commune de Mcisna s’illustre cette année dans un climat festif, en abritant l’événement sportif organisé à l’occasion de la saison estivale par l’Association sportive d’Ighil Ouansar fraîchement créée. Quelque 200 athlètes âgés entre 18 et 35 ans et répartis sur huit équipes y prennent part. La compétition est dédiée à la jeunesse du village. Le tournoi n’aurait pas eu lieu sans le concours et la volonté infaillible des habitants du village et des responsables de l’APC de Mcisna qui ont mis les moyens nécessaires à la disposition des organisateurs. «En dépit du peu de moyens dont nous disposons, nous avons tout de même pu tenir notre rencontre qui se veut être un prélude vers d’autres d’activités sportives», a affirmé le président de l’Association, Louhab Djamel.

L’activité porte dans ses dimensions la relance et la redynamisation du sport en général, en particulier le football, dans un village qui a donné les meilleurs de ses enfants qui ont fait, pendant de longues années, le bonheur des clubs des localités environnantes comme le RC Seddouk, ORB Akbou, SS Sidi Aïch et les deux équipes phares, fierté de toute la Kabylie, en l’occurrence la JSK et la JSM Béjaïa.

Sur les traces de Chalali

Les deux clubs de la Kabylie se disputaient, durant ces deux dernières années, les services de l’enfant terrible d’Ighil Ou Ansar, à savoir le jeune international Mohamed Chalali. Surtout que ce dernier a démontré ses talents en faisant le bonheur des supporters de l’Entente de Sétif et ceux de l’Equipe nationale A.

D’autres forces montantes peuvent aisément emboîter le pas à Chalali qui vient de signer un contrat avec la JSM Béjaïa. «Notre région est un grand réservoir de jeunes talents qui peuvent facilement arracher leurs places dans des équipes de divisions supérieures, pour quoi ne pas les valoriser en faisant leur médiatisation tout en organisant de tels tournois?», a affirmé Karim Djelledj qui a cité pour exemple les jeunes talents à l’exemple de Slimane Boussaïd, Razik Ouakli, Brahim N’Aït Merzg, Rahim Djedaoune, Kader Bitous et tant d’autres, ajoutant que «notre objectif principal est avant tout la formation».

Une telle finalité a été confirmée par le président de l’association, Djamel Louhab, qui a déclaré que «notre but est d’atteindre à travers l’organisation du tournoi, outre la compétition, la formation et l’encadrement des jeunes, sportifs». Il ajoute: «Il est vrai que le tournoi vise à rassembler les jeunes mais aussi de redynamiser le sport en créant une école de football spécialisée exclusivement dans la formation».

L’Asio est officiellement agréée

Karim Djelledj a affirmé que «le tournoi organisé dans le stade du village est déjà bénéfique, sinon comment interpréter le fait que les huit équipes participantes prennent part dans une compétition qui a alimenté l’intéressement de tous les villageois qui se déplacent en force dans le stade pour suivre de près toutes les rencontres?». Les villageois, eux, trouvent louable l’initiative qu’il faut encourager. Smaïl Kessouh, âgé d’une cinquantaine d’années n’a pas dissimulé ses aspirations quant à soutenir les jeunes dans leur entreprise et leurs démarches. «Que le plaisir dure tout en permettant à cette jeunesse de démontrer ses talents dans le bien», a-t-il affirmé. Comme à son accoutumée, Djedaoune Ahmed, ce vieux routier ayant formé et encadré plusieurs générations de sportifs tout en raflant plusieurs titres dans les intervillages ne se gêne nullement quant à suivre de près la compétition tout en encourageant les jeunes à aller de l’avant. Il le dira en petites phrases tout explicites que «la cause de la jeunesse qu’il faut soutenir sans rechigner, concerne tout le monde». Un autre repère du football local, Mohamed Tahar Brik. Il est présent dans tous les coups, notamment pour contrecarrer les assauts du râleur Farid Louhab à la langue longue. Hamid Chalali est, lui aussi, ce vieux fan du sport qui soutient l’équipe de son village alors émigré en France.

Hamid ne lésinait aucun effort pour apporter aide aux sportifs du village en les accompagnant dans leurs différents déplacements.

Les jeunes, comme Djedaoune Hamid, Lalouni Mohand, Idris Chikhoune, Mourad Bouallak, Tayeb Azebouj, Alloune Khoudir, Aziz Djelledj, Naceur Oubenour, s’affairent à s’occuper de toute la logistique qu’il faut assurer à chaque match. Ils sont les premiers à se déplacer à «Tamdounte Ami Bachir, pour mettre les dernières retouches devant aboutir au début de chaque match. Ces derniers, en complicité avec le président de l’association sportive et les habitants du village, visent, à travers la compétition qu’ils organisent, la création, dans les plus brefs délais, d’un club de football engageant les catégories minimes et cadettes dans des compétitions officielles, en l’occurrence le championnat. Ce sont ces mêmes jeunes qui se sont mobilisés, à l’occasion du dernier Aïd El Fitr, organisés, encadrés l’ancestrale tradition, à savoir grande «louziaâ» décidée par les habitants de leur village.

Le plus beau rêve de tous les villageois d’Ighil Ouansar s’est enfin réalisé. Leur association sportive, Asio, est officiellement agréée mais son nom revenait toujours sur toutes les bouches des habitants de la région seddoukoise depuis les années 1980. Elle se particularise par sa tenue semblable à celle portée par les coéquipiers de Maradona de l’équipe nationale d’Argentine. L’Asio est une grande histoire durant près de 30 ans. Elle a pu asseoir sa suprématie sur toutes les compétitions organisées par la commune de Mcisna, celles de la daïra de Seddouk et autres tournois de wilaya.

Dans cette offrande, «Louziaâ», appelée timechret dans d’autres localités et régions, une douzaine de boeufs ayant nécessité la mobilisation d’un pactole financier qui a avoisiné les 300 millions de centimes ont été sacrifiés, créant ainsi une ambiance particulière dans toute la région seddoukoise. Plusieurs autres dizaines de familles résidant dans les villages limitrophes ont, eux aussi, bénéficié de la «Louziaâ» d’Ighil Ou Ouansar.

La participation a été fixée à la symbolique somme allant de 1500 à 3000 dinars versée par chacun des villageois à l’exception des démunis, des veuves et orphelins.