Malgré un milliard de centimes pour sa sécurisation, les villageois refusent de l’ouvrir.
Les citoyens de six villages de la commune d’Iflissen se relaient à la garde de la décharge publique communale qu’ils ont fermée à cause de ses nuisances depuis un mois. La situation s’enlise de jour en jour et le bras de fer entre les villageois et les autorités locales ne fait que durcir. Les uns et les autres campent sur leurs positions malgré la volonté des services de la wilaya, à leur tête le wali, de venir à bout de ce problème. Suite à une réunion à la wilaya au sujet de ce problème, une enveloppe d’un milliard de centimes vient en effet d’être débloquée pour permettre la gestion de cette décharge. La rallonge est destinée à dégager un poste budgétaire pour le gardiennage et la réalisation d’une clôture pour sécuriser le lieu. Malgré cela, les citoyens refusent d’ouvrir la décharge.
Après un mois de fermeture, la situation au chef-lieu ainsi que plusieurs villages est déplorable. Des poubelles s’entassent sur tous les sites réservés et elles débordent.
Les puanteurs envahissent même l’école du village qui ne trouve plus de site où déverser les rejets. Iflissen rejoint ainsi la commune de Boudjima qui a la tête enfouie dans les détritus depuis le deuxième mandat de l’actuel exécutif.
Pour voir de plus près le conflit, nous avons donc essayé d’obtenir les raisons qui poussent les citoyens à adopter la position négative malgré l’enveloppe financière à même de régler le problème. Contacté, le délégué des citoyens des villages, Lemrabia, Tadekart et Ilmajen a affirmé, sans ambages, que la somme d’un milliard ou plus ne fera pas changer d’avis aux villageois. Il s’agit, explique-t-il, d’une question de confiance et non d’argent. Notre interlocuteur dira que la décharge était initialement prévue pour servir temporairement le chef-lieu et l’école du village comme décharge provisoire.

C’était le principal accord conclu entre les villageois et les autorités locales à l’ouverture de ce site en 2009.
Cinq années plus tard, la promesse de sa délocalisation n’a pas été tenue. Pis encore, les autorités n’ont plus le contrôle sur le lieu qui devient de jour en jour sauvage et incontrôlable. Aujourd’hui, six villages sur les 38 concernés sont décidés à fermer la décharge qui, ajoute notre interlocuteur, devient un danger sur les populations locales. Abandonnée depuis des années, des citoyens inconnus ramènent des animaux morts pour les jeter à l’intérieur comme à l’extérieur de l’espace réservé à la décharge.
La nature des rejets échappe au contrôle des services concernés et des autorités locales constituant ainsi, selon les villageois, un danger de santé publique. Questionné sur l’éventualité de sa réouverture si les autorités s’engageaient à prendre en charge toutes les conditions posées ainsi que les engagements de prendre en charge financièrement l’aménagement et la sécurisation des lieux, notre interlocuteur a rappelé la ferme décision des villageois de ne plus accepter une décharge parce qu’ils n’ont plus confiance en les autorités.