Les outils d’aide aux chômeurs font le point à Annaba, dans le Salon de l’emploi, où la diversité et la qualité sont la spécificité dominante.
Organisé simultanément avec les autres wilayas du pays, le centre de loisir scientifique de la wilaya d’Annaba, a accueilli jeudi, la 1re édition du Salon national de l’emploi. L’initiative qui a enregistré la participation de plus de 40 microentreprises a permis à la direction régionale de la Caisse nationale d’assurance chômage (Cnac) d’Annaba, non seulement de faire le point sur le dispositif Cnac, à travers la présentation du bilan, mais surtout pour sensibiliser les jeunes sur les possibilités offertes en matière de création de microentreprises et de postes d’emplois. Le challenge collectif de cet événement, caractérisé surtout par la diversité des activités et la haute qualité des produits, est la promotion du produit «made in Algeria», à l’effet d’investir le marché international.
C’est là, une ambition qui berce les jeunes promoteurs dans le cadre des dispositifs de chômage, Ansej et Cnac, en l’occurrence. Apostrophés, chacun dans son domaine de production, les produits pharmaceutiques et halieutiques entre autres, nos interlocuteurs se disent capables de rivaliser avec les produits étrangers.
Cette certitude est encouragée par la prise en charge et l’accompagnement de l’Etat, à travers les acteurs en charge de booster ces jeunes promoteurs à concrétiser leurs projets.
Sur ce dernier point, la Caisse nationale d’assurance chômage d’Annaba (Cnan), a enregistré depuis la mise en place de ce dispositif, «la création de 5000 micro-entreprises», c’est ce qu’a révélé, le directeur régional de la Cnac d’Annaba, M.Mostefa Farhi, directeur régional de la Cnac Annaba.
La création de ces entreprises a permis de générer jusqu’à ce jour 15.000 emplois directs, selon les chiffres présentés par le directeur régional Cnac d’Annaba qui a énuméré, à cette occasion, les différentes mesures prises par le gouvernement pour encourager les jeunes à développer des activités entrepreneuriales.
Un chiffre satisfaisant, selon notre interlocuteur. Notamment en cette période où le taux du chômage s’affiche à la hausse. «Ces entreprises caractérisées par la diversité des activités sont en mesure de satisfaire la demande du marché» a affirmé le directeur régional de la Cnac d’Annaba. «Ceci permettra au marché algérien de devenir un marché prometteur ouvert, à condition que ces microentreprises soient bien orientées selon les besoins de chaque région et les exigences du développement local», a précisé M. Farhi Mostfa.
Les chiffres avancés par le directeur régional de la Cnac Annaba, reflètent la réussite des différents dispositifs d’aide aux chômeurs, tant dans le cadre de l’Anjem, Ansej et Cnac. Pour cette dernière, l’activité dominante était depuis 2012, la prestation de service et le transport. Deux activités, loin de créer des entreprises, encore moins la création de postes d’emploi, à même de résorber le taux du chômage.
Ainsi, la saturation de ces deux secteurs a contraint l’Etat à réviser la politique du financement de projets, selon les besoins du marché national, à l’effet d’encourager les jeunes porteurs de projets à s’orienter vers la création de vraies entreprises.
Des résultats probants comme expliqué par le directeur régional de la Cnac Annaba: «A partir de 2012, ce sont les vraies entreprises qui ont été créées, dans plusieurs secteurs, l’agriculture entre autres» et d’ajouter: «En 2016, 3000 dossiers, avec un cumul de 600 de l’année 2015 font l’objet d’étude par la commission qui a validé 200 dossiers», a précisé notre interlocuteur. S’agissant du rôle des institutions bancaires, M.Mostefa Farhi s’est dit satisfait quant à l’apport de contribution des banques. «Les banques sont notre partenaire incontournable, avec des accords bancaires sur les 293 dossiers validés, 263 ont été déjà financés à hauteur d’un million de DA», a expliqué le responsable. Évoquant la crise financière que traverse le pays, le directeur de l’Agence s’est montré rassurant et dira que celle-ci n’impactera en aucun cas le dispositif de la Cnac.
Bien au contraire, «désormais quatre secteurs sont prioritaires: l’agriculture, le Btph, l’industrie et les TIC», a noté notre interlocuteur. Dans le même contexte, il est à retenir la forte présence des représentants des institutions bancaires, qui jusqu’à ce jour ont financé entre 600 à 700 projets relevant des dispositifs Cnac, Anjem et Ansej. Des résultats reflétant l’engouement des jeunes porteurs de projets.
Ces derniers touchant différents secteurs, leurs porteurs aspirent à une autosuffisance, si l’opportunité leur est offerte, «si les grands nous laissent grandir avec eux, nous sommes capables de lancer à un plus haut niveau l’économie nationale», nous dira ce jeune versé dans l’aquaculture. «Ils ne voudront pas nous laisser investir le domaine de l’import- export, nous sommes une menace pour leurs intérêts», a rétorqué un autre jeune exposant.
Il est à rappeler que jusqu’au 30 septembre 2015, près de 475.000 microentreprises ont, été créées à l’échelle nationale dans le cadre des dispositifs de l’Ansej et de la Cnac, générant plus d’un million d’emplois.
Le dispositif de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) a été lancé en 1996 alors que celui de la Caisse nationale d’assurance-chômage (Cnac) a démarré en 2004, rappelle-t-on. Des dispositifs qui apportent aux jeunes porteurs de projets le savoir-faire, l’accompagnement lors de la réalisation de leurs projets, la pérennisation de leurs activités et l’accès au financement.
C’est pourquoi, depuis la mise en place de ces dispositifs, les mesures prises depuis 2008 pour faciliter la création d’entreprises telles la réduction des délais de traitement des dossiers des porteurs de projets, la révision à la baisse de l’apport personnel du porteur du projet et la bonification des taux d’intérêt sur les crédits bancaires, et la réservation d’un quota de 20% de la commande publique à des microentreprises figurent aussi parmi les facilitations accordées par l’Etat.