IDIR ACHOUR, du conseil des lycées d’algérie (CLA), à l’Expression « Ce taux reflète le niveau réel de l’école »

IDIR ACHOUR, du conseil des lycées d’algérie (CLA), à l’Expression « Ce taux reflète le niveau réel de l’école »
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L’Expression: Le ministère de l’Education a révélé un taux de réussite de 49,79% dans l’examen du baccalauréat. Quelle lecture en faites-vous?

Idir Achour: On peut dire qu’il est plus proche du niveau réel des élèves et de l’école algérienne, mais aussi de l’échec de la réforme du système éducatif entamée par le ministère de l’Education il y a deux ans. La tutelle n’a pas seulement échoué d’atteindre l’objectif esquissé qui est celui de réaliser un taux de réussite de 70% à cet examen, mais aussi d’améliorer l’enseignement dans les filières scientifiques qui était placé comme une priorité dans son programme. Le taux de réussite dans cet examen reflète un signe de faiblesse du système éducatif national.



Comment expliquez-vous les notes faibles obtenues par les candidats dans les filières scientifiques?

L’enseignement des filières scientifiques est une véritable problématique à laquelle le ministère de l’Education doit trouver une solution dans l’urgence. Les résultats enregistrés ne sont pas à la hauteur ce qui laisse dire que la réforme a échoué. Aujourd’hui il faut reconnaître que nous sommes encore loin d’une réforme du système éducatif, nous sommes en train de la faire c’est du replâtrage. Le taux de réussite de cet examen reflète la vraie image de l’école algérienne qui peine a retrouver sa forme après plusieurs réformes. Aujourd’hui, il est temps d’engager une réflexion pour une refonte du système éducatif dans le cycle secondaire, pour espérer de meilleurs résultats dans l’avenir, mais à condition qu’elle soit une refonte sérieuse; au lieu d’une réforme réelle du système éducatif garantissant une meilleure qualité de formation aux élèves et des meilleures conditions de travail aux enseignants, nous constatons que le ministère de l’Education s’est engagé dans une opération de replâtrage dont les conséquences sont visibles, aujourd’hui. Deux ans après la réforme de «la réforme» du système éducatif entamée en 2003, on se retrouve à la même case départ.

LG Algérie

Qu’attendez-vous de cette rencontre que le ministère de l’Education organisera demain, pourtant sur la réforme du système d’organisation de cet examen?

Pour ce qui est de la réforme du baccalauréat c’est beaucoup plus pour répondre à l’urgence économique en réduisant la durée d’organisation de l’examen du baccalauréat qu’à l’exigence pédagogique. La diminution de la durée de l’examen sans engager une profonde réforme ne mènera à aucun résultat. L’école algérienne est dans la nécessité d’une réforme réelle et profonde pour espérer réaliser un taux de réussite important dans les années à venir et de répondre aux exigences et aspirations de la société.