IBK EN ALGERIE : La reconversion ?

IBK EN ALGERIE : La reconversion ?

L’Algérie, de plus en plus, semble changer son fusil d’épaule et s’investir dans la résolution de la crise du Nord du Mali. Le président IBK s’est rendu ce samedi et dimanche en « visite d’amitié et de travail » chez nos voisins du Nord. Au-delà du protocole et de la chaleur de l’accueil, les débats ont été francs, de l’avis de l’entourage du président.

L’atmosphère est lourde ces-temps-ci à Alger. Il fait certes froid, avec une pluie glaciale, comme partout dans le pourtour méditerranéen, mais il y règne comme un climat de fin de règne. Le président Bouteflika, rentré de son rendez-vous médical du Val-de-Grâce, a marqué un point d’honneur à rencontrer IBK.

Le sujet de la santé du président algérien est soigneusement évité par les Algérois et dans les allées du pouvoir. Ce n’est pas non plus le sujet qui préoccupe le plus les Maliens, mais la place et le rôle de ce voisin dans nos problèmes.

IBK est arrivé samedi à Alger, avec une forte délégation comprenant notamment le ministre de la Réconciliation nationale et du Développement des régions du Nord, Cheick Oumar Diarrah, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zahaby Ould Sidi Mohamed, le ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké, et le ministre directeur de cabinet, Mahamadou Camara.

Côté jardin, Maliens et Algériens ont beaucoup parlé d’économie et de coopération. Dans ce cadre, au mois de février, se réunira à Bamako, un « Comité frontalier bilatéral » pour voir les problèmes de frontière propres aux deux pays. Suivra en mars, à Alger, la réunion de la grande Commission mixte Algérie-Mali. Cette commission parlera de la coopération dans le domaine sécuritaire et de l’étendre à ceux de l’énergie et des échanges économiques entre les deux pays. En matière énergétique, l’Algérie couvre son territoire à 98 %, ce qui peut lui permettre d’aider notre pays.

Côté cour, les questions sécuritaires, l’implication de l’Algérie dans le règlement de la question de l’irrédentisme aux côtés du Burkina, ont dominé les débats. Dans ce cadre, « IBK, connu pour son franc-parler, a clairement dit aux Algériens ce qu’il attend d’eux », de l’avis de proches. Cette vérité sera dite tour à tour au président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah et au Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Pacifier nos rapports

« Le Mali veut vraiment pacifier ses rapports avec ses voisins », explique un autre membre de la délégation. « C’est ce qui explique notre visite chez nos voisins ».

Les entretiens entre le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le président malien, Ibrahim Boubacar Kéita, ont été élargis aux membres des deux délégations. Auparavant, M. Sellal a eu des entretiens avec IBK, à la résidence El-Mithak, en présence du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra et du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra, ainsi que des ministres maliens des Affaires étrangères, Zahaby Ould Sidi Mohamed, de la Sécurité, le général Sada Samaké, et de la Réconciliation nationale, Cheikh Omar Diarrah.

Le président IBK a salué la mémoire des martyrs de la guerre de libération nationale au sanctuaire des Martyrs à Alger. IBK, qui était accompagné du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déposé une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative des chouhada, les combattants de l’indépendance algérienne.

« Une visite plus que fructueuse », concluent en chœur des membres de la délégation. Ceux-ci insistent sur l’omniprésence de l’Algérie aux côtés du Mali. Ce pays, de leur avis, a beaucoup aidé avec de l’argent, des armements et de l’aide humanitaire, notre pays, « avant, pendant la crise et même après ».

Alexis Kalambry