Quelques 10 produits prescrits pour les malades chroniques ne sont pas disponibles dans les pharmacies, affirment les professionnels.
La liste des médicaments non disponibles au niveau des officines et de surcroît ceux indispensables pour le traitement des maladies chroniques telles que l’hypertension, le diabète et les maladies cardiaques ne fait que s’allonger. Quelques 10 produits prescrits pour les malades chroniques ne sont pas disponibles dans les pharmacies, affirment les professionnels.
Un tour dans certaines pharmacies de la capitale nous renseigne à quel point ces médicaments font défaut. Une situation devant laquelle les pharmaciens restent impuissants lorsque des malades viennent les demander et que leur réponse se limite à la phrase : «Désolé, revenez dans quelques jours, peut-être qu’ils seront disponibles !».
Parmi les médicaments les plus touchés par cette pénurie, on compte certains des plus demandés dans le traitement de l’hypertension artérielle. Ainsi, le Fludex 2 mg, le Moduretic et l’Atacand sont carrément introuvables. «Pour le Fludex et le Moduretic je peux vous assurer qu’on ne l’a pas reçu dans notre pharmacie depuis plus de trois mois», nous a confié un pharmacien au niveau de la rue Didouche Mourad à Alger-Centre. La situation n’est pas meilleure pour ce qui est des médicaments qui traitent le diabète, une maladie pourtant très répandue en Algérie. Ainsi, ni Glucobay, ni Biabenit ne se retrouvent sur les étals des pharmacies. Certains anti-inflammatoires sont également des produits quasi inexistants, nous fait savoir un gérant d’une autre pharmacie. «Allez chercher le Celestene 2 mg ou en formule injectable. Vous ne le trouverez pas», a-t-il affirmé. Le Mono Tildiem, de la classe thérapeutique de cardiologie est aussi rarissime sur le marché, voire introuvable.
Cette tension sur le médicament, qui dure pour certains produits depuis 3 mois, devient de plus en plus insupportable pour les malades qui ne savent plus à quel saint se vouer. Une situation qui laisse également les médecins dans l’embarras puisqu’ils ne peuvent rien pour soulager la douleur de leurs patients, sinon prescrire d’autres médicaments de substitution mais de moindre efficacité.
Ainsi donc, à la pénurie sur les produits alimentaires de première nécessité vient se greffer une autre crise sur un produit d’un autre genre mais qui est aussi important pour la sauvegarde de la vie d’une frange de la société qui est celle des malades chroniques. Une catégorie qui représente, selon des chiffres officiels, 38% de la population algérienne.
En tentant de comprendre les raisons d’un tel manque de médicaments, les pharmaciens expliquent que le problème ne se situe pas à leur niveau. «A notre niveau, nous ne disposons pas de ces produits et quand on nous livre c’est par petites quantités qui s’épuisent aussitôt», s’accordent à dire les pharmaciens que nous avons rencontrés. Ainsi, le problème viendrait de l’interdiction à l’importation de près de 1 500 produits pharmaceutiques, dont les produits qui manquent actuellement sur le marché font partie. En contrepartie, les pouvoirs publics ont instruit Saidal de prendre en charge la production des médicaments interdits d’importation, mais pour le moment le producteur local semble ne pas tenir ses engagements.
En attendant les retombées économiques de ces mesures qui visent à encourager la production du médicament générique et à réduire la facture d’importation, qui a atteint en 2009 environ 1, 743 milliard de dollars, les malades chroniques sont les premiers pénalisés et continuent à prendre leur mal en patience.
Par Hafid Mesbah