Hypermarchés contre petits commerces, David contre Goliath

Hypermarchés contre petits commerces,  David contre Goliath
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Carrefour de retour…

Le marché de la grande distribution est encore embryonnaire en Algérie.

Carrefour, deuxième distributeur mondial de la grande distribution derrière Wall-Mart vient tout juste de s’installer à Alger. Il a choisi le premier jour du Ramadhan pour inaugurer en grande pompe sa surface de 4000 m² au nouveau centre de loisirs et de shoping, City Center, aux Bananiers, dans la banlieue Est de la capitale.



Certes, le choix de la date est judicieux en soi, mais est-ce suffisant pour changer les habitudes de consommation et d’achat de nos compatriotes qui se vouent généralement aux petits commerces de quartier pour faire leurs emplettes? Ceci nous renvoie au mode de consommation des Algériens, un sujet que seule une étude sociologique et marketing pourrait épuiser.

Toutefois, des enseignes de l’envergure de Carrefour engagent de gagner le pari sur le front du négoce de grande surface en s’appuyant sur des paramètres et des indices qui confortent leurs démarches. Carrefour par exemple annonce son retour sur le sol algérien, après six ans d’absence, dans le cadre de sa stratégie de déploiement sur un continent africain prometteur.

L’Algérie figure, en effet, en bonne place dans ce plan de déploiement puisqu’elle affiche des taux de croissance nettement supérieurs à ceux de la zone euro. Le groupe français mise donc sur l’Algérie dont l’économie devrait croître de 3,3% cette année et de 3,5% en 2016, selon les prévisions de la Banque mondiale. L’enseigne aux couleurs bleu, blanc et rouge s’installe au City Center, un espace de loisirs et de shoping qui est érigé sur un terrain de 32.000 m², dont 12.000 m² de surfaces commerciales construites. Carrefour occupe, désormais, un quart de la surface commerciale du City Center tout en ayant l’avantage d’être visible depuis l’autoroute ou d’être accessible par tramway.

Le magasin met en avant l’offre alimentaire, mais propose également le non-alimentaire comme le textile, le petit et gros électroménager, la vaisselle, la papeterie, les produits culturels et le bricolage. Il faut dire que l’aménagement de cette aire commerciale et de loisirs est plutôt judicieux, de par son implantation géographique, surtout que l’est d’Alger voit la naissance de nouveaux quartiers d’habitation ou d’affaires.

Les observateurs estiment que l’ouverture de l’hypermarché Carrefour ne nuira pas aux petits commerces de proximité qui dominent dans l’environnement algérien. Ils arguent qu’en dépit de la publicité qui est faite autour de ces inaugurations, le marché de la grande distribution n’est encore qu’à ses balbutiements dans notre pays. Ils expliquent l’état embryonnaire de ce marché par de nombreux facteurs, dont les difficultés d’accès au foncier, la rigidité de la législation des changes, les prix prohibitifs de l’immobilier, sinon les problèmes de sécurisation des chaînes d’approvisionnement…

L’on ajoute que certains flops ont également concouru à cet état de fait. L’on cite à ce titre la grande tour d’affaires El Kods à Chéraga ou le quartier de Sidi Yahia qui n’ont pas tenu toutes leurs promesses en termes de retour sur investissements. C’est justement en raison de ce type d’aléas que Carrefour choisit généralement de s’implanter dans différentes régions du globe via des contrats de franchise avec des opérateurs locaux.