Neuf personnes, dont huit stewards de la compagnie nationale Air Algérie impliqués dans un trafic de cocaïne, ont été arrêtées dans le cadre du démantèlement d’un réseau international de trafiquants de drogue.
Des pressions s’exerceraient sur les prévenus pour éviter que leurs témoignages n’éclaboussent des enfants de personnalités. En janvier 2011, deux fils de généraux et un fils d’un ex-ministre sont tombés à Alger pour trafic de cocaïne.
Trois autres personnes ont été placées sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette enquête menée depuis octobre 2011, rapporte le quotidien El Watan dans son édition de mardi 15 novembre.
L’affaire remonte au 2 octobre après l’interpellation à l’aéroport d’Alger d’un steward revenant de Bamako en possession de 200 grammes d’héroïne qu’il devait écouler sur le marché algérien. Les transactions se faisaient dans un hôtel de Bamako, point de chute du personnel de la compagnie nationale.
Le journal affirme que les consommateurs, dans la capitale et en Oranie, « se comptent surtout parmi des enfants de personnalités connues » mais l’identité de certains d’entre eux ont été «dissimulées».
Les prévenus, dont un responsable syndical du personnel navigant et un « chanteur très connu sur la place d’Alger », subiraient des « pressions » pour qu’ils « reviennent » sur leurs déclarations mettant en cause ces consommateurs.
« Certains noms, écrit le journal, cités comme étant de gros consommateurs, auraient «disparu» au niveau de l’instruction, alors que d’autres «ont été non seulement inculpés mais également placés en détention provisoire».
L’enquête est menée par la police judiciaire du tout puissant Département du renseignement et de la sécurité (DRS) dépendant du ministère de la Défense, indique encore El-Watan.
Le Mali est un important point de transit de drogue vers les marchés européens. La drogue est souvent convoyée via le nord du pays, une zone désertique difficilement contrôlable.
La cocaïne dont un gramme se négocierait jusqu’à 12 000 dinars (120 euros) est en vogue dans les milieux de la jet-set algéroise depuis les cinq dernières années.
Drogue des riches, consommée dans certaines boites de nuits ou dans les fêtes privées, elle circule en Algérie grâce aux ressortissants subsahariens, notamment nigérians.
En janvier 2011, les services de sécurité avaient démantelé un réseau de trafiquants de drogue dans lequel étaient impliqués deux fils de généraux ainsi que le fils d’un ex-ministre de l’habitat, membre du bureau politique FLN.
Le réseau spécialisé dans le trafic de cocaïne et d’héroïne opérait dans le quartier chic d’Hydra, sur les auteurs d’Alger.