Huit cadres dont un sénateur devant la commission de discipline : Le FLN brandit son glaive

Huit cadres dont un sénateur devant la commission de discipline : Le FLN brandit son glaive

Le cas du député de Annaba, Baha Eddine Tliba, reste encore flou. Alors que certains cadres affirment qu’il a été exclu, d’autres avancent qu’il a été destinataire d’un avertissement.

Sévère rappel à l’ordre du FLN. Exit les indisciplinés au vieux parti. Il ne tolère aucun dépassement au règlement intérieur. Une année, jour pour jour, nous sépare de l’élection présidentielle de 2019, un rendez-vous électoral crucial pour le parti majoritaire. Il est donc hors de question d’aller en rangs dispersés à cette échéance électorale. Djamel Ould Abbès a sonné la fin de la récréation. Il brandit le glaive et veut frapper d’une main de fer en guise d’éviter tout déraillement à la ligne du parti. La commission de discipline du FLN vient de trancher à propos des huit cadres qui ont dérogé à la règle. Selon des sources, la commission de discipline, qui s’est réunie au courant de la semaine dernière, a exclu quatre cadres du parti dont un ancien membre du bureau politique et trois députés. Il s’agit, entre autres, du député Nourredine Belmedah qui s’est présenté aux législatives de mai dernier sous un autre parti, de l’ancien membre du bureau politique, Kada Ben Ouda et l’ex-mouhafedh de Laghouat, pour la simple raison qu’ils se sont présentés sous une liste indépendante.

Le même sort a été réservé au sénateur Abdelwahab Benzaïme, traduit devant la commission pour avoir demandé le départ de la ministre de l’Education nationale. Grave dérapage pour un sénateur censé avoir plus de retenue et surtout une solidarité pour un gouvernement nommé par le président de la République qui n’est autre que le président du parti. Pour autant, il ne s’est pas présenté devant ladite commission pour justifier ses propos. Bien au contraire, il a continué à tenir tête au secrétaire général du FLN allant jusqu’à lui demander de rentrer chez lui.

Le cas du député de Annaba, Baha Eddine Tliba reste encore flou. Alors que certains cadres affirment qu’il a été exclu, d’autres avancent qu’il a été sanctionné juste par un avertissement. L’affaire Tliba a fait couler beaucoup d’encre au FLN et elle a failli créer un climat de suspicion autour du 5e mandat. Tliba voulait précipiter le pas et devancer le secrétaire général sur ce terrain. Il avait même annoncé une liste d’adhérents où figuraient des noms de ministres et de cadres proches du FLN. Mais, cette «farce» n’a pas tardé à connaître son épilogue. Des responsables se sont démarqués de cette initiative en apportant un démenti officiel. La réaction ferme du secrétaire général du FLN qui a décidé de traduire Tliba en commission de discipline a permis de remettre les choses en ordre. Or, contrairement à ses collègues, Baha Edinne Tliba n’est pas resté les bras croisés. Il a vite fait d’actionner ses relais et ses réseaux pour éviter le suprême châtiment. Il s’est rapproché du secrétaire général, Djamel Ould Abbès, lequel l’avait reçu au sein de son bureau au Conseil de la nation. La rencontre avaient permis de signer une trêve entre les deux hommes.

Le député de Annaba a même demandé des excuses auprès de la commission de discipline. Depuis, son affaire est presque classée. Selon nos sources, seul un cadre a échappé à la sanction pour avoir été accusé sans preuve. Les décisions de la commission seront validées par le secrétaire général du parti à qui revient le dernier mot. Djamel Ould Abbès a tenu un langage très ferme à l’adresse des indisciplinés. «Tous ceux qui transgressent le statut et le règlement intérieur du parti passeront en commission de discipline. Nous avons déjà convoqué sept cadres, le huitième sera entendu demain. On ne pardonnera à personne», avait-il martelé en guise de menace lors de l’installation de la commission de discipline. Le patron du parti avait promis de nettoyer la maison FLN des militants parasites. «L’époque du chantage et du marchandage est révolue, le FLN sera nettoyé», a-t-il clamé, une déclaration qui sonne comme un avertissement contre tout éventuel dépassement. L’ex-ministre de la Santé qui est venu avec pour mission de réunir la famille FLN veut clarifier les règles du jeu en traçant les lignes rouges à ne pas franchir. Contacté par nos soins, le sénateur Abdelwahab Benzaïme a soutenu que «quelle que soit la décision du secrétaire général du FLN, je resterai toujours militant du parti. C’est dans le sang», a-t-il déclaré. En tout cas, cet épisode a permis au secrétaire général de s’imposer comme seul homme de la situation.

Par