Huiles usagées : Nous en consommons 180 000 tonnes par an

Huiles usagées : Nous en consommons 180 000 tonnes par an

Le marché algérien des lubrifiants est de l’ordre de 180 000 tonnes/an, toutes utilisations confondues, dont 75% d’huiles moteur.

Cinquante pour cent de ces huiles, après leur utilisation, de-viennent usagées (déchet), soit un gisement généré annuellement de l’ordre de 90 000 tonnes, dont 72 000 tonnes d’huiles moteur et 18 000 tonnes d’huiles industrielles.

Cette information a été révélée, hier, par la ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, Dalila Boudjemaâ, en marge de la cérémonie d’ouverture d’un atelier natio-nal de 2 jours sur la «Gestion des huiles de lubrifiants usagées moteur en Algérie», tenue à l’hôtel Riadh (Sidi Fredj). «De grands chantiers nous attendent. C’est un chantier à préparer dès maintenant, tout en donnant le temps à la filière de s’organiser», estime la ministre. Elle a indiqué, par ailleurs, que son département travaille, aujourd’hui, avec le programme des Nations unies pour l’environnement, notamment avec le programme d’action pour la Méditerranée sur un projet pilote de récupération et de valorisation des huiles usagées, qui sera généralisé, selon elle. La ministre a indiqué que le problème de déchets se pose avec acuité, au regard des impératifs de santé publique et de protection de l’environnement.

«La prévention constitue aujourd’hui un objectif fondamental de notre politique de gestion de déchets. A long terme, on vise le recyclage des déchets et à encourager leur utilisation en tant que ressource», a-t-elle assuré. «A travers le recyclage, l’Algérie pourrait économiser plus de 300 millions d’euros par an», a-t-elle annoncé lors de cette rencontre organisée en collaboration avec le Centre des technologies de production propre (Cntpp). Cette rencontre, selon la directrice du Cntpp, Faïza Dahleb, vise,  entre autres, à sensibiliser les décideurs sur l’impact de ces déchets et la création de microentreprises dans le domaine de la collecte, la récupération et la valorisation. D’autre part, les résultats attendus de cette rencontre, selon l’expert international au Programme des Nations unies pour l’environnement, Djhane El Sakka, sont, en l’occurrence, la préparation d’un plan national de gestion des lubrifiants et d’un cadre réglementaire, la décision sur le choix des centres de collecte des lubrifiants et des huiles usagées. «Nous sommes déterminés à faire face au défi de la dégradation  environnementale de la mer et des zones côtières, ainsi que celles situées sur la terre», a-t-elle déclaré. La rencontre, qui sera clôturée aujourd’hui avec des recommandations, se fera en présence d’experts nationaux et internationaux du programme de prévention et de contrôle de la pollution en Méditerranée (Medpol). Elle regroupe aussi les producteurs, importateurs et distributeurs de lubrifiants et les collecteurs des huiles usagées.

Souad Labri