Huile de table : les principaux intervenants livrent leurs versions

Huile de table : les principaux intervenants livrent leurs versions

La hausse des prix et la pénurie des huiles alimentaires sur le marché national semblent s’éterniser, alors que les principaux producteurs de ce produit ne cessent de rassurer sur sa disponibilité des stocks, les distributeurs pointent des pratiques douteuses de ces producteurs.

Pendant que les consommateurs font toujours état de la rareté de l’huile de table dans les commerces de détail, notamment à l’approche du mois de Ramadhan, les producteurs eux, n’arrêtent pas de rassurer sur la disponibilité des stocks. Ainsi, cette situation a donné naissance à des pratiques spéculatives sans précédent.

L’un des principaux fournisseurs du marché national en huiles alimentaires, en l’occurrence le groupe Cevital, assure de son côté que sa production annuelle est de 700 000 tonnes et qu’il n’a pas eu lieu de réduction de production durant les dernières semaines.

Cependant, le groupe pointe les grossistes qui refusent de traiter avec la facturation qu’a exigé dernièrement le ministère du Commerce, d’être derrière la crise actuelle. De leur côté, les distributeurs dénoncent les producteurs qui, selon eux, monopolisent la marge bénéficiaire.

Les explications des producteurs

Dans une déclaration rapportée par le quotidien arabophone Echorouk, le vice-président du groupe Cevital Omar Rebrab a fait état d’abondance du stock de l’huile de table, tous formats confondus, au niveau des entrepôts du groupe. Selon lui, le stock existant pourra largement couvrir la demande nationale.

Avec une production de 700 000 tonnes par an, continue l’intervenant, « la production du groupe n’a pas connu de baisse. Autant pour les prix qui sont toujours ceux plafonnés par le ministère du Commerce ».

Pour Omar Rebrab, la rareté que connait cette matière essentielle dans le marché revient aux grossistes qui rompent la chaine d’approvisionnement afin de faire pression pour ne plus traiter avec la facturation, ce qui est selon lui, contraire aux dernières instructions du ministère du Commerce. « Nous œuvrons avec la tutelle pour garantir la disponibilité, mais nous ne pouvons pas traiter sans facturation », a-t-il souligné.

De surcroit, la rumeur qui a circulé sur les réseaux sociaux concernant une pénurie des huiles qui ont poussé les citoyens à acquérir de grosses quantités a également contribué dans l’aggravation de la crise, selon le même intervenant.

Pour ce qui est du mois de Ramadhan, le vice-président de Cevital prévoit la stabilité du marché, notant « qu’il n’y aura pas de pénurie de l’huile de table ».

Les distributeurs livrent leur version des faits

De leur côté, les grossistes et distributeurs de cette matière se plaignent d’être privés de la marge bénéficiaire, qui a baissé à partir de février dernier, à 20 dinars, à partager entre eux et les détaillants. Pendant ce temps-là, les producteurs bénéficient d’une marge très élevée, selon toujours les commerçants du gros.

Ces commerçants estiment que les producteurs ont tendance à recourir à ce genre de pratiques, notamment en gardant une marge bénéficiaire assez élevée pour eux, afin de compenser les pertes engendrées par la baisse du dinar face à l’euro et au dollar et la hausse des prix des matières premières dans les marchés internationaux.

Ainsi, selon des grossistes rapportés par le même journal, le groupe Cevital facture 5 litres de l’huile de table à hauteur de 580 DA, alors que le prix du détail est fixé par le ministère du Commerce à 600 DA, d’où selon eux, la hausse des prix auprès de certains détaillants.

Face à ce bras de fer qui persiste entre ces deux acteurs, c’est le consommateur qui en paye le prix. Le ministère est appelé à intervenir afin de mettre fin à cette situation, d’autant que le véritable problème réside dans la commercialisation de ce produit, à en croire les deux versions.