HRW les accuse d’avoir commis des exactions,Le vent commence à tourner pour la rébellion

HRW les accuse d’avoir commis des exactions,Le vent commence à tourner pour la rébellion

Le numéro deux de la rébellion libyenne réfute les accusations d’exactions de HRW Les ONG internationales commencent à s’intéresser à la manière avec laquelle les rebelles se comportent vis-à-vis des civils et de la protection des biens et des personnes.

Les rebelles libyens se sont rendus coupables d’incendies, de pillages et d’abus contre des civils lors de leur offensive sur Tripoli à partir du Djebel Nafusa (ouest), a accusé hier Human Right Watch (HRW). Dans un communiqué publié par l’organisation américaine des droits de l’homme, il est mentionné qu’elle a été témoin de certains de ces actes, et qu’elle a interrogé des témoins et parlé avec un commandant rebelle de ces abus.

«Ces violations ont eu lieu en juin et juillet et jusqu’à la semaine dernière, alors que les rebelles engageaient leur offensive à partir du Djebel Nafusa, une région montagneuse au sud de Tripoli», a déclaré l’organisation. Répondant à des journalistes qui l’interrogeaient sur les accusations de HRW, alors qu’il venait de se réunir avec les chefs de la diplomatie des trois pays du Benelux (Belgique, Luxembourg, Pays-Bas qui ont reconnu hier le CNT comme étant le représentant légitime du peuple libyen), le ministre des Affaires étrangères du CNT, et numéro deux de la rébellion libyenne, Mahmoud Jibril, a réfuté ces accusations d’exactions. Il a, toutefois, admis que quelques incidents s’étaient produits durant les deux premières semaines de l’insurrection, lancée à la mi-février contre le régime du colonel Mouamar El Gueddafi. Suite à ces accusations, la France a, de son côté, appelé la rébellion libyenne à enquêter sur d’éventuelles exactions commises par ses membres. Ces accusations pourraient interférer dans le déroulement actuel du conflit.

Les Occidentaux auront du mal à justifier leur soutien à une entité qui ne respecte pas les droits de l’homme.

Le 27 juin, l’ONG américaine avait déjà fait état de ce genre d’abus perpétrés selon elle par les rebelles, mais aucune suite n’a été donnée à ces révélations. Autre fait fâcheux pour la rébellion, l’affaire des 105 enfants d’un orphelinat, enlevés à Misrata (ouest), après les bombardements de cette ville et dont on est sans nouvelles depuis plusieurs semaines, a indiqué un ministre du régime du colonel. Ces enfants, ont été enlevés à Misrata, ville contrôlée par les rebelles, et emmenés vers une destination inconnue, a affirmé devant la presse étrangère, le ministre libyen des Affaires sociales, Ibrahim Charif. Les autorités libyennes ont d’ailleurs lancé une enquête pour déterminer le sort de ces enfants. Décidément, les choses vont de mal en pire. Cherchant à optimiser leurs gains, les rebelles libyens, qui pâtissent d’un manque de coordination, ont annoncé avoir créé une structure de commandement unifiée. Cette structure comprend toutes les forces révolutionnaires présentes sur les lignes du front, a-t-on souligné. Quant à El Gueddafi, les dernières informations indiquent qu’il chercherait une solution pacifique à la crise car il s’est fortement affaibli sur le terrain.

Pour sa part, la rébellion du Djebel Nefusa, estime «impossible jusqu’à présent de trouver une solution politique avec le régime», a déclaré à l’AFP le colonel Juma Brahim, chef du centre militaire opérationnel pour l’Ouest libyen basé à Zenten.

Le colonel Juma a aussi jugé la position de la France, dont le Parlement a voté mardi la prolongation de l’intervention en Libye, difficile à comprendre d’un point de vue militaire. «D’un côté, elle vous aide, de l’autre, elle parle au régime de El Gueddafi. Politiquement c’est possible mais pas militairement», a-t-il estimé.

Sur le terrain, les affrontements se poursuivaient hier, alors que les pro-El Gueddafi, lançaient une contre-offensive au sud-ouest de Tripoli, reprenant aux rebelles la majorité du hameau de Goualich où les combats se poursuivent, selon un journaliste de l’AFP sur place.