La trentaine à peine entamée, Houari a tout pour réussir en Algérie. Il est issu d’une famille de la classe moyenne et exploite un bus qu’il a réussi à acheter grâce à un crédit Ansej. «J’ai tout pour mener une vie paisible, mais vivre à l’étranger est pour moi un rêve. J’étais marié et j’ai une fille aujourd’hui âgée de trois ans. Je me rappelle de cette nuit de pleine lune du mois d’avril 2009, quand j’ai décidé de prendre la mer et d’amener avec moi ma femme et ma petite fille.
Mon frère m’avait accompagné. Il m’avait supplié de lui laisser le bébé. Je me rappelle bien qu’avant de lever l’ancre, je l’avais retiré des bras de sa mère pour la remettre à mon frère. Le voyage m’avait coûté à cette époque 18 millions. Une fois arrivés là-bas, j’ai été trahi par ma femme qui a réussi à s’installer en Espagne et moi j’ai été arrêté et reconduit en Algérie. Je ne lui pardonnerai jamais sa trahison.
Elle pouvait, une fois installée dans le nord de l’Espagne, entamer une procédure de regroupement familial, mais elle ne l’a pas fait. Aujourd’hui, quand je vois ma petite fille, je me dis que je dois lui offrir une chance de s’installer et de grandir là-bas.
Chaque fois que j’aurais de l’argent, je tenterais l’aventure. Je ne manque de rien ici, mais il me manque l’essentiel : réaliser mes rêves», dira-t-il, avant de préciser que le jour où il mettra le pied en Espagne, il fera payer à son ex-femme sa trahison.
F. B.