Hôtels, complexes touristiques et camps de toile pris d’assaut ,Rush des estivants sur les plages de Béjaïa

Hôtels, complexes touristiques et camps de toile pris d’assaut ,Rush des estivants sur les plages de Béjaïa

Ils sont venus de toutes les wilayas pour quelques jours de vacances sur ses plages couleur émeraude, mais les capacités d’accueil s’avèrent de plus en plus insuffisantes. Une opportunité pour les potentiels investisseurs.

Le déficit en matière de capacités d’accueil demeure dans la wilaya de Béjaïa. Il vient ainsi atténuer du rush enregistré juste après les fêtes de l’Aïd el-Fitr, en témoigne le nombre d’estivants fréquentant les plages autorisées à la baignade et les bouchons sur les routes.

Les voitures immatriculées des autres wilayas du pays confirment que Béjaïa demeure une destination de choix pour les Algériens qui ont choisi de passer leurs vacances en Algérie.

Le problème ? Où les loger ? Un chef de réception dans un hôtel public nous a fait part de cette anecdote qui résume assez bien la situation : “Une fois, alors que j’étais de service, j’ai reçu quelque 15 personnes qui voulaient louer une ou deux chambres au maximum. C’était trois ou quatre familles, qui n’avaient pas les moyens de payer une chambre avec les suppléments : des lits pour les enfants. Je les rencontre quelques jours après, ils avaient loué un hangar de 30 mètres carrés dans les environs.” Pourtant les investissements touristiques n’ont pas cessé. En effet, en matière d’infrastructures hôtelières, des opérateurs, privés essentiellement, ont énormément investi ces 20 dernières années, notamment sur la côte-est mais aussi dans le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa.

On pense notamment au Cristal 2 dont le propriétaire vient de livrer un hôtel haut standing aux nombreux visiteurs de Béjaïa. Il y a eu l’hôtel Brahmi, situé juste en face du siège de la daïra de Béjaïa ; l’hôtel Tiziri, situé dans la zone industrielle de Béjaïa en plus des nouveaux équipements en phase d’achèvement toujours au chef-lieu de wilaya. Ils ne devraient pas trop tarder à ouvrir. Mais pour le tourisme de masse, les prix pratiqués sont nettement au-dessus des petites bourses.

La côte-ouest demeure toujours aussi vierge en matière d’hôtellerie. Mais de nouvelles promotions de bungalows ont vu le jour à Tighremt, Aïd Mendil et Béni K’sila. Il s’agit beaucoup plus de résidences de la classe moyenne, de la nouvelle bourgeoisie et des binationaux, en mesure de se payer une maison secondaire. Bungalows dont les prix de locations sont excessivement élevés. Elles ne peuvent, par conséquent, bénéficier au citoyen lambda. Toutefois, il est évident que la réussite d’une saison estivale passe par une augmentation tous azimuts des capacités d’accueil et par de meilleures conditions, a affirmé un directeur d’une agence de voyages à Béjaïa. Il s’agit d’offrir aux visiteurs toutes les commodités nécessaires : assurer la sécurité des biens et des personnes avec le concours des services de sécurité, améliorer l’hygiène, la qualité de la prestation et éviter autant que possible les coupures d’eau et d’électricité qui sont récurrentes en cette période de l’année.

Et pour cause ! Ce dynamisme ne manquera pas d’induire des impacts positifs sur le plan socioéconomique. Le chômage va baisser sous l’effet des emplois saisonniers. Un opérateur touristique, gérant de l’hôtel Club Alloui, a même osé parler de 0% de chômage dans la commune de Tichy durant les trois mois d’été. Plus encore, les collectivités locales rentabilisent leurs espaces. La wilaya de Béjaïa, qui compte 52 campings, voit cohabiter annuellement quelque 23 000 personnes. Et en matière d’hébergement dans les hôtels, on en compte qu’un peu plus de 3 000 lits dont près de 1 000 dans les unités balnéaires. Il est donc difficile de satisfaire, comme il se doit, la demande. L’offre étant nettement inférieure. Et quoique les hôtels urbains participent grandement à l’absorption de la demande, le déficit est flagrant. Cela n’est pas sans conséquence sur les tarifs pratiqués. Quand un hôtelier ne dispose que de 50 ou 60 chambres, il ne peut pas pratiquer des prix étudiés. Au contraire, il va essayer de rentabiliser son investissement car il sait qu’en basse saison, son hôtel sera désespérément vide, a confié un opérateur de la côte-est de Béjaïa. A fortiori, quand la saison estivale est écourtée par un mois de Ramadhan. C’est le cas, ces trois dernières années. Et cela devra se poursuivre les deux prochaines années.

Il y a quelques années, la Direction du tourisme de Béjaïa, interpellée sur les raisons de la baisse d’activité enregistrée en juillet, avait lancé une enquête sur les tarifications appliquées dans les hôtels, urbains et balnéaires. Les conclusions avaient révélé une augmentation immodérée des tarifs par rapport à la basse saison. Les structures légères (tentes et bungalows) sont certes moins onéreuses que les hôtels, mais elles ne sont pas en nombre suffisant non plus. Une trentaine d’écoles reçoivent des colonies de vacances (scolaires, familles de démunis, des enfants venus du Sahara Occidental, etc.), d’où le recours aux autres moyens d’hébergement chez les particuliers notamment.

M O