Prés de cent-cinquante employés de l’hôtel El Aurassi à Alger ont été suspendus « verbalement » par la direction de cet établissement hôtelier, a appris DNA auprès de M. Guetab Mohand-Ameziane, l’un de membres de la section syndicale.
Tout a commencé mardi 6 septembre. Plus d’une centaine d’employés de cet hôtel public, classé 5 étoiles, ont organisé un arrêt de travail de deux heures-entre 8h et 10h- devant l’entrée de l’accès au personnel.
Les protestataires réclament, ajoute M. Guetab, « la hausse des salaires, départ à la retraite de tous le personnel y compris les cadres dirigeants de plus de 60 ans, l’amélioration des conditions de travail, la révision de la convention collective et le règlement intérieur, datant de 20 ans ».
La direction générale de cet établissement n’a pas tardé à réagir de la manière la plus forte. « A la fin du sit-in, à 10 heures, nous voulions rentrer à l’hôtel. Mais un commissaire des renseignements généraux, à la tète d’un cordon de sécurité, nous a empêché. L’administration a signifié une suspension verbale pour prés de 150 employés », dénonce ce syndicaliste.

« Nous subissons de grosses pressions de la part de la direction de l’hôtel », confie un employé qui a pris part au rassemblement.
M.Guetab a qualifié de « honteux » l’attitude de l’administration, « en premier lieu, le PDG de l’hôtel qui a insulté le employés ».
La direction avait même tenté de saborder la contestation des employés. « Nous avons informé l’ensemble des travailleurs par le biais d’un affichage de cet arrêt de travail. Mais l’administration a arraché à cinq reprises nos affiches », peste-t-il.
Jusqu’à jeudi 8 septembre, l’administration leur refuse l’accès à l’hôtel. « Il y règne une grande tension. Les employés issus de wilayas lointaines n’ont pas été autorisés à regagner leur dortoir au sein de l’hôtel. Actuellement, nous dormons sur des cartons dans la cour de l’hôtel », raconte M. Guetab, accusant « la gouvernante générale ainsi que le directeur de personnel» d’exécutants d’ordres de la direction.
Outre l’ouverture des portes du dialogue, les contestataires appellent, selon ce syndicaliste, à « l’arrêt immédiat et sans conditions du harcèlement moral, des pressions et des insultes à l’égard des employés.»
Les protestataires se disent par ailleurs être mobilisées jusqu’à la satisfaction de leur plate-forme de revendications.
Le 13 avril 2010, une quarantaine d’employés de l’hôtel ont observé sit-in pour protester contre des conditions de travail jugées indignes.
Le directeur de l’hôtel expliquait à DNA à l’époque que « les augmentations des salaires ont toujours été appliquées. La dernière augmentation de 10% date du janvier 2010 ».
Réalisé en 1975, l’hôtel El Aurassi qui emploie 680 personnes fut l’un des fleurons du secteur touristique algérien. Cet hôtel qui surplombe la ville d’Alger-centre a fermé ses portes depuis le 1er janvier dernier, en raison de travaux de réhabilitation, dont le cout s’élève à 60 millions d’euros.
Il devra reprendre ses activités vers la fin de l’année 2011.