Hospitalisation de Bouteflika au «Val-de-grâce», La question du vice-président refait surface

Hospitalisation de Bouteflika au «Val-de-grâce», La question du vice-président refait surface

Avec la nouvelle hospitalisation du président Bouteflika au «Val-de- grâce» de Paris, après celle intervenue en 2005, la question de créer un poste de vice-président dans la Constitution algérienne est de nouveau posée, sachant qu’un projet de loi portant amendement du texte fondamental de la République est en voie d’élaboration.

La question de créer un poste de vice-président a été posée en 2005 après l’hospitalisation du président Bouteflika au «Val- de-Grâce», en l’absence d’une communication officielle de la part des institutions officielles. Depuis, le sujet de l’état de santé du Président a fait l’objet de plusieurs rumeurs. En 2008, le jour même où le Parlement votait à la quasi-unanimité, les amendements apportés à la Constitution l’ex-Sg du FLN, Abdelaziz Belkhadem, annonçait une autre révision à venir «très bientôt». Probablement la création d’un poste de vice-président, pour lequel le choix de la personne resterait ouvert.

Dans ce cadre, le FLN qui est sans Sg depuis la destitution de Belkhadem le 31 janvier dernier, vient de lancer à nouveau sa proposition relative à la création d’un poste de vice-président dans le cadre de la prochaine révision de la Constitution.

Une proposition que ce parti avait déjà soumis à l’Instance de Abdelkader Bensalah dans le cadre des consultations menées sur les réformes politiques en 2011. A ce propos, Belkhadem avait annoncé que la majorité du comité central du FLN, soutient que le vice-président doit être «désigné» par le président de la République et c’est à lui aussi de lui «attribuer des prérogatives». Il est à préciser que le groupe de travail chargé de la révision de la Constitution avait proposé une autre option. Il s’agit de divulguer le nom du vice-président à côté de celui du candidat à la présidentielle. Au cours d’une rencontre avec la presse consacrée aux propositions du FLN relatives à la révision de la Constitution, Boudjemaa Souileh, membre du comité central de ce parti, a indiqué que le FLN favorise le système «semi-présidentiel».

Selon un document présenté par le membre du CC du FLN, Lamine Cheriet, ce parti propose que le Premier ministre soit désigné parmi la majorité parlementaire de l’Assemblée populaire nationale, ainsi que les 2/3 des membres du gouvernement sur proposition de ce dernier. Au cas où une majorité distincte n’aura pas émergé, il sera procédé à la désignation du Premier ministre après des consultations que le président de la République aura effectuées avec les groupes parlementaires de l’APN. En l’absence d’un consensus au sein de ces groupes, le président de la République sera en mesure de dissoudre l’Assemblée et de convoquer de nouvelles élections législatives.

Dans ce cas précis, le FLN propose au gouvernement en place de gérer les affaires courantes jusqu’à l’installation du nouveau gouvernement, de même qu’il sera possible au président de la République de désigner un vice-président qui prendra en charge les affaires dont il sera investi. D’autre part, le président ne peut faire l’objet d’une enquête ou poursuite judiciaire après avoir accompli son mandat. S’agissant de la question de la limitation des mandats, le FLN n’a pas encore tranché et la commission chargée de la rédaction de ces propositions a renvoyé leur discussion au comité central. Il est à souligner que dans la Constitution actuelle, c’est le président du Conseil de la nation, un poste actuellement occupé par Abdelkader Bensalah, qui remplacera le président en cas de décès et on ne sait si avec la révision, la proposition du vice-président sera maintenue.

Dans la Constitution de 2008, il était attendu la création d’un poste de vice-président mais le chef de l’Etat avait préféré, à l’époque, réduire les prérogatives du chef du gouvernement en nommant un Premier ministre, donc, une fonction d’exécution et il y a eu aussi la création du poste de vice-Premier ministre qui a été occupé en 2010 par l’ex-ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni et resté vacant après le dernier remaniement gouvernemental.

Le champ pour la présidentielle de 2014 a été ouvert depuis la déclaration du président Bouteflika, le 8 mai 2012 depuis Sétif. Il avait prononcé la fameuse phrase : «Djili tab djnanou» (Ma génération est finie). Cependant, pour l’instant, il n’y a que l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour qui a annoncé publiquement sa candidature.

Par Nacera Chennafi