Hosni Moubarak de retour dans le box des accusés

Hosni Moubarak de retour dans le box des accusés
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L’ex-président égyptien Hosni Moubarak est arrivé lundi sur une civière à l’académie de police, en banlieue du Caire, où a repris son procès pour meurtre de manifestants et corruption.

La scène inédite qui s’était déroulée le 3 août dernier s’est répétée ce lundi : l’ancien président d’Égypte, Hosni Moubarak, a comparu sur une civière dans le box des accusés à l’occasion de la seconde audience de son procès. L’ancien chef de l’Etat, chassé du pouvoir le 11 février par un soulèvement populaire sans précédent, est accusé de corruption et d’avoir donné l’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants. Près de 850 personnes ont été tuées pendant le soulèvement de janvier-février. Il risque la peine de mort s’il est reconnu coupable du second chef d’accusation. Lors de la première audience, l’ancien raïs avait déclaré : «Je démens toutes ces accusations, complètement». Alaa et Gamal Moubarak, ses deux fils, eux aussi jugés, sont poursuivis pour corruption.

Premier dirigeant du Moyen-Orient à comparaître devant un juge depuis le début du «printemps arabe», Hosni Moubarak, 83 ans, est arrivé en hélicoptère près de l’académie de police où a lieu le procès puis a été transporté dans une ambulance jusqu’aux portes du tribunal, au milieu d’importantes mesures de sécurité. Il a ensuite été placé, toujours couché, dans le box des accusés, et a brièvement parlé à ses deux fils qui se tenaient à ses côtés et semblaient vouloir l’abriter des caméras, comme lors de l’audience du 3 août. Le président du tribunal pénal du Caire, Ahmed Refaat, a ensuite déclaré la séance ouverte.

Tensions à l’extérieur

L’ambiance était tendue devant l’académie, partisans et opposants de l’ancien homme fort du pays s’invectivant sous le regard des policiers. Selon la télévision, pas moins de 5000 membres des forces de l’ordre étaient déployés autour du tribunal.

Depuis le 3 août, Hosni Moubarak se trouve au Centre médical international, près du Caire. Il avait été admis en avril à l’hôpital international de Charm el-Cheikh pour des problèmes cardiaques et y était resté jusqu’à l’ouverture de son procès. Fin juillet, son avocat, Farid al-Dib, avait assuré que l’ancien président souffrait d’un cancer et qu’il était dans le coma, ce que l’hôpital a démenti. Une source médicale citée par l’agence officielle égyptienne Mena a même affirmé lundi que l’état de santé de l’ex-président était «quasi stable» et qu’une équipe médicale le suivait en permanence.

L’académie de police située en banlieue du Caire, où se déroule le procès et qui portait avant la révolte le nom de M. Moubarak, a été placée sous très haute surveillance. La police anti-émeutes était déployée en masse autour du bâtiment, gardé par des blindés de l’armée.