Hosni Moubarak a dirigé l’Egypte entre 1981 et 2011. Il a quitté le pouvoir après une révolte de 18 jours.
Biographie
Né le 4 mai 1928 dans une famille de la petite bourgeoisie rurale du delta du Nil, Mohammed Hosni Moubarak fait ses preuves à l’armée. Il en gravit tous les échelons jusqu’à devenir commandant en chef des forces aériennes puis vice-président, donc successeur attitré d’Anouar el-Sadate, en avril 1975.
Six ans plus tard, peu osent parier sur la longévité au pouvoir de cet homme sans grand charisme quand il succède en 1981 à Anouar al-Sadate, assassiné par des islamistes. Mais, pendant plus de trente ans, Hosni Moubarak réussira à maintenir la stabilité de l’Egypte -et la sienne propre- en s’appuyant sur un système accusé de verrouiller la vie politique et surtout en pouvant compter sur une armée fidèle et un redoutable appareil policier. Le tout nourrira les accusations de dictature. Il se montrera aussi un adversaire résolu de l’islamisme radical façon Al-Qaïda, sans réussir pour autant à enrayer la montée d’un islam traditionaliste, inspiré par le mouvement des Frères musulmans, toujours puissant malgré de récents revers électoraux.
Paix avec Israël
Avec sa silhouette trapue, sa chevelure toujours drue malgré l’âge et son regard souvent caché par des lunettes de soleil, Hosni Moubarak est devenu au fil des ans une figure familière des réunions internationales, imposant l’Egypte comme un pilier modéré au sein du monde arabe. Pragmatique, volontiers patelin, aimant les tournées à travers le pays, il a maintenu contre vents et marées l’ancrage de son pays dans le camp pro-américain et préservé les accords de paix avec Israël qui avaient coûté la vie à son prédécesseur.
Sur le plan économique, le libéralisme économique qui s’est accentué sur les dernières années de sa présidence a permis d’amorcer un décollage économique et l’émergence de « champions » égyptiens dans le domaine des télécommunications ou du bâtiment. Mais quelque 40% des 80 millions d’Egyptiens continuent aujoud’hui de vivre avec moins de deux dollars par jour, selon des statistiques internationales, alors que le pays est régulièrement mis en cause pour des affaires de corruption.
« Révolte à la tunisienne »
La montée en puissance de son fils cadet, Gamal, proche des milieux d’affaires, a nourri les suspicions d’une transmission « héréditaire » du pouvoir lors de la présidentielle de septembre 2011. Cette mainmise du pouvoir, qui exclut toute opposition, associée aux difficultés sociales et à la répression, aboutissent en janvier 2011 sur une révolte sans précédent, dans la foulée de la révolution tunisienne contre Zine Ebedine Ben Ali.
Mais Hosni Moubarak résiste et refuse de démissionner avant la fin de son mandat, en septembre. Il met en avant le spectre d’une déstabilisation catastrophique du plus peuplé des pays arabes et d’une prise de pouvoir par les islamistes. Le 10 février, au plus fort de la contestation avec 17 jours de manifestations, il annonce simplement un transfert de pouvoirs à son vice-président, Omar Souleimane.
Le lendemain, alors que la contestation ne faiblit pas, il décide finalement de démissionner. C’est Omar Souleimane qui l’annonce dans une courte déclaration télévisée, à 18h, heure locale.