Hôpital psychiatrique de oued aissi, Le nouveau directeur interdit d’accès

Hôpital psychiatrique de oued aissi, Le nouveau directeur interdit d’accès

P141209-06.jpgDe nombreux services sont réduits à un ryhtme minimal à l’instar de celui des cantines, l’hygiène des malades, etc…

Les travailleurs de l’hôpital psychiatrique Fernane-Hanafi de Oued Aïssi risquent de ne pas recevoir leur paie du mois de décembre car le nouveau directeur qui devrait la signer est toujours interdit d’accès à l’enceinte de l’établissement.

La crise persiste au sein de l’Etablissement hospitalier spécialisé en psychiatrie Fernane-Hanafi de Oued Aissi, situé à sept kilomètres à l’est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a-t-on constaté, hier.

En effet, l’entrée principale de l’hôpital est toujours bloquée par une partie des travailleurs. Ces derniers observent une grève illimitée depuis plus de 20 jours dans le but d’exiger le maintien à son poste de l’ex-directeur de l’établissement dont la tutelle a mis un terme à ses fonctions. Ce dernier, pour rappel, a été remplacé par un nouveau responsable qui ne parvient toujours pas à regagner son bureau.

Les travailleurs contestataires, dont une partie fait partie de la section syndicale locale de l’Union générale des travailleurs algériens, semblent déterminés à aller jusqu’au bout de leur revendication: c’est-à-dire le retour de l’ancien directeur pour des raisons qui restent encore inconnues, d’après des travailleurs du même hôpital ne se sentant pas concernés par cette grogne.

D’ailleurs, il y a lieu de noter que l’action de protestation en question est rejetée par la majorité écrasante du personnel aussi bien médical que paramédical de l’hôpital psychiatrique de Oued Aïssi. Mais en dépit du fait que le débrayage est peu suivi, il n’en demeure pas moins que les frondeurs ont réussi à perturber le bon fonctionnement dudit hôpital.

De nombreux services sont réduits à un ryhtme minimal à l’instar de celui des cantines, l’hygiène des malades, etc…

Toutefois, les consultations et le service des urgences ne sont pas du tout affectés par cet état des lieux, a-t-on appris sur place. Mais, pour l’instant, le problème qui va sans doute mettre le feu aux poudres, c’est celui du versement de la paie du mois de décembre. Jusque-là, la majorité des travailleurs, non concernés par l’action de protestation, n’a pas réagi quant au blocage de l’administration. Mais qu’en sera-t-il quand il va être question des salaires? Le nouveau directeur est, en effet, interdit d’accès à son bureau par les grévistes. A maintes reprises, le nouveau responsable a tenté de rejoindre son bureau pour entamer le travail, en vain.

La première fois, c’était il y a une vingtaine de jours, en compagnie d’une délégation de la wilaya et des responsables du secteur de la wilaya. Puis, le même responsable est revenu, avec un huissier de justice cette fois-ci mais toujours en vain, car les travailleurs grévistes ont aussi réagi de la même manière. C’est-à-dire, ils ont refusé de laisser le nouveau directeur prendre les rênes de l’hôpital psychiatrique. Depuis, le statu quo a gagné cet établissement de santé.

L’ambiance au sein de l’hôpital psychiatrique de Oued Aïssi est donc électrique. Devant l’entrée principale de l’établissement, une banderole géante est suspendue où l’on peut lire: «Les travailleurs en grève illimitée.» Seul un service minimum est assuré, notamment au niveau du service des urgences ainsi que dans les pavillons d’hospitalisation. «Des malades venus des quatre coins de la wilaya afin de se faire soigner auraient été éconduits pour cause de grève», souligne l’une de nos sources à l’intérieur de cet hôpital. Comme on peut le constater, le personnel de cet hôpital est partagé en deux: entre partisans et opposants à cette action de protestation à laquelle on est habitué dans la wilaya de Tizi Ouzou.

En général, les actions de grève sont motivées plus par des revendications d’ordre socioprofessionnel. On a aussi assisté à plusieurs grèves dont l’objectif consistait à exiger le départ d’un directeur contesté pour sa gestion. Mais un débrayage pour revendiquer le maintien d’un responsable, c’est du jamais-vu!