Après que trois décès dus au virus H1N1 aient été annoncés sur le territoire national, jeudi passé, et que près de 300 autres personnes contaminées aient été recensées jusqu’à présent, les structures sanitaires du pays sont prises d’assaut par un grand nombre de citoyens.
Le moindre symptôme grippal, naguère anodin, contraint ces malades à venir s’assurer sur leur état de santé et, bien évidemment, confirmer ou infirmer une éventuelle contamination par la grippe porcine. Hier, à l’hôpital El Kettar, spécialisé dans les traitements des maladies infectieuses et transmissibles, où nous avons effectué une virée dans la matinée, la salle d’attente ainsi que le hall de l’établissement étaient pleins à craquer.
Portant tous un masque, de nombreuses personnes, tous âges confondus, sont venues faire des analyses médicales déterminant une éventuelle infection au virus tant redouté, H1N1.
Un médecin, que nous avons approché sur les lieux, nous a affirmé que depuis la confirmation des trois cas de décès en Algérie, le nombre de consultations a doublé, voire triplé. «Tout se passe normalement, à l’exception de cette affluence soudaine mais, néanmoins, attendue», a-t-il dit.
Cependant, il a affirmé que «l’hôpital, étant éxigu, il ne peut pas prendre en charge tout ce monde même lorsqu’il y a confirmation de la contamination par le virus des personnes malades». En termes clairs, des cas de contamination par la grippe porcine ont été invités à repartir chez eux, tout en leur prescrivant le traitement à suivre en «solo», et une mise en quarantaine à domicile.
Une «démarche» qui nous a été confirmée, hier, par plusieurs médecins du CHU El Kettar. En effet, des malades se sont présentés à l’établissement, selon la même source, et leur contamination confirmée après analyses microbiologiques approfondies.
En dépit du danger que représentent ces derniers sur l’état de santé de leur entourage, ces malades touchés par la grippe porcine ont été aussitôt libérés pour suivre le traitement chez eux, au sein même de leur famille.
«On leur a prescrit des doses de Tamiflu ainsi qu’une quantité de masques à utiliser lors des contacts, de près comme de loin, avec les membres de leur famille. En outre, il leur est obligatoirement recommandé une mise en quarantaine en leur propre domicile, c’est-à-dire, l’isolement dans une chambre jusqu’à guérison totale», ont affirmé nos interlocuteurs.
Une chose qui parait difficile à respecter surtout lorsqu’on vit au sein d’une famille nombreuse, dans une maison exiguë. «On ne libère que des malades qui peuvent respecter ces recommandations sanitaires. S’ils peuvent avoir une chambre d’isolement à domicile nous les autorisons à sortir en leur prescrivant le traitement qu’il faut.
Ils doivent constamment porter des masques, se laver les mains pour éviter une éventuelle transmission du virus à leur entourage», nous a expliqué ce médecin. En outre, ces médecins nous ont assuré qu’aucun danger n’est à craindre de cette procédure à domicile, à condition que toutes les consignes médicales recommandées soient respectées à la lettre.
Il faut dire que les premiers cas mortels liés à la grippe porcine enregistrés jeudi dernier, en Algérie, dont deux femmes et un nouveau-né, ont provoqué une psychose qui s’est emparée de la population. On en parle que de ces premières victimes décédées de cette grippe ravageuse qui a fait près de 8.000 morts dans le monde.
A ce titre, il est utile de rappeler les recommandations sanitaires et les règles d’hygiène relatives au lavage régulier et fréquent des mains, au savon liquide de préférence, notamment, en rentrant à la maison et avant chaque repas, ainsi que l’utilisation nécessaire des mouchoirs jetables pour se moucher, éternuer ou tousser.
Dans le même contexte, il est recommandé d’éviter de rendre visite à des personnes présentant des symptômes grippaux.
Amel Benhocine