Le procureur de la République du tribunal correctionnel de Bordj Bou Arreridj (BBA) a requis, avant-hier, cinq ans de prison ferme assortis de deux millions de dinars d’amende contre l’ancien directeur de l’hôpital Lakhdar Bouzidi.
Le mis en cause est impliqué selon l’arrêt de renvoi de la chambre d’accusation de la cour de BBA, dans une affaire de malversation. Il est poursuivi entre autre pour détournement de deniers publics, passation de marchés non conformes à la règlementation, faux et usage de faux dans des documents administratifs et comptables.
L’enquête préliminaire a été menée par les services de la brigade économique et financière de la sûreté de BBA, suite à une lettre anonyme parvenue à ses services. Dans cette correspondance, les dénonciateurs ont accusé l’ex-premier responsable de l’hôpital d’avoir détourné des sommes faramineuses estimés à plus de deux millions de dinars du budget octroyé à cette infrastructure.
Ils ont par ailleurs reproché au mis en cause d’avoir conclu un marché douteux avec une entreprise pharmaceutique privée située à Annaba, qui devait approvisionner la pharmacie de l’hôpital en médicaments.

Ils ont en outre tenu à préciser que suite à cette opération frauduleuse pas moins de 600 millions de centimes sont parties en fumée.
L’ancien patron de l’hôpital est également accusé d’avoir utilisé les biens de l’Etat à des fins personnelles notamment en ce qui concerne des véhicules de services et des ambulances qui étaient dans la plupart du temps mis à la disposition des parents et proches.
Lors de son passage à la barre, le prévenu a nié tous les faits qui lui ont été reprochés estimant qu’il fait « l’objet d’un coup monté de toutes pièces par d’anciens cadres et fonctionnaires de cette institution hospitalière »
A la question de savoir si la passation du marché lié à l’approvisionnement en médicaments en avec l’entreprise privée a été conclue conformément à la réglementation, le mis en cause a affirmé que «Tous les membres de l’administration ont pris part à la réunion et ont donné leur accord.»
Le procureur de la République a estimé que toutes les preuves légales et matérielles relatives à l’accusation sont formelles notamment en ce qui concerne la malversation.
Il a par ailleurs requis la confiscation de tous les biens de l’intéressé qui occupait le poste de directeur vers la fin des années 1990 et début des années 2000.
Les avocats de la défense ont sollicité la relaxe pure et simple de leur client arguant que ce dernier a fait l’objet d’un coup monté de toutes pièces par un « cercle mafieux » qui gérait administrativement l’hôpital.
Ils se sont interrogés sur le fait que leur client est le seul responsable qui s’est vu traduit devant la justice : « Il ne gérait pas seul l’infrastructure. Aucun cadre ni fonctionnaire n’est concerné par cette mesure judiciaire… »
L’affaire est mise en délibéré par le président du tribunal correctionnel de BBA pour la semaine prochaine.
T. H