Honduras : Zelaya refoulé par des soldats à l’aéroport

Honduras : Zelaya refoulé par des soldats à l’aéroport

Plusieurs fois annoncé, le retour de Manuel Zelaya au Honduras n’a toujours pas eu lieu. Le président déchu, arrivant de Washington, souhaitait se poser hier dimanche à l’aéroport de Tegucigalpa, la capitale.

Il en a été empêché par l’armée. Des soldats ont en effet obstrué la piste, après avoir tiré sur des partisans de Zelaya, faisant deux morts et deux blessés.

30.000 supporters du président déchu, selon des estimations de l’AFP, s’étaient rassemblés aux abords de l’aéroport.

Zelaya a ensuite pris la direction du Nicaragua, puis du Salvador, d’où il a appelé les militaires à «ne plus réprimer le peuple».

«C’est un acte criminel, un acte qui ne peut demeurer impuni. Les criminels ne peuvent diriger un pays», a-t-il lancé, avant d’appeler au soutien de la communauté internationale: «A partir de demain (lundi), la responsabilité revient aux grandes puissances, notamment les Etats-Unis» pour prendre «des actions immédiates contre ce régime putschiste».

Coup d’Etat ou succession constitutionnelle

Zelaya a également rencontré plusieurs dirigeants d’Amérique Latine qui lui ont confirmé leur soutien.

«Nous allons continuer à rechercher tous les moyens diplomatiques possibles pour rétablir le président Zelaya», a ainsi souligné José Miguel Insulza, le secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA).

Les nouvelles autorités, dirigées par le chef de l’Etat désigné Roberto Micheletti, clament toujours que la destitution de Zelaya n’était pas un «coup d’Etat» mais une «succession constitutionnelle».

Manuel Zelaya, au pouvoir depuis janvier 2006, avait été renversé parce qu’il tentait d’organiser une consultation populaire sur la possibilité de briguer un second mandat, démarche déclarée illégale par la Cour suprême.