Honduras : Zelaya annonce son retour

Honduras : Zelaya annonce son retour

Fort d’un solide soutien au sein de la communauté internationale, le président du Honduras, Manuel Zelaya, annonce qu’il retournera dans son pays jeudi en tant que chef de l’Etat, escorté par plusieurs dirigeants sud-américains.

Il a précisé que le président de l’Assemblée générale des Nations unies, Miguel D’Escoto, la présidente argentine Cristina Fernandez, le président équatorien Rafael Correa et le président de l’Organisation des Etats américains (OEA) Jose Miguel Insulza avaient promis de l’accompagner.



Le ministre par intérim des Affaires étrangères du Honduras, Enrique Ortez, a affirmé mardi que Zelaya serait arrêté s’il revenait dans son pays.

Enrique Ortez a précisé que le président déchu était sous le coup de poursuites judiciaires pour violation de la Constitution et pour d’autres délits.

Invité à s’exprimer devant l’assemblée générale de l’ONU, Zelaya a précisé qu’il entendait retourner au Honduras pour achever son mandat, mais a annoncé qu’il ne briguerait pas de réélection.

A son arrivée à Washington, il s’est entretenu avec le secrétaire d’Etat adjoint Tom Shannon. En revanche, aucune rencontre n’a été organisée avec Barack Obama.

« Nous le reconnaissons comme le président légitime et constitutionnel du Honduras et nous insistons sur notre volonté de collaborer avec l’OEA pour rétablir l’ordre constitutionnel au Honduras », a déclaré Shannon après la rencontre.

Appel de l’ONU

Zelaya a ensuite pris part à un sommet extraordinaire de l’OEA qui s’est prolongé tard dans la nuit à Washington.

A Tegucigalpa, le gouvernement provisoire nommé après la destitution de Manuel Zelaya a annoncé qu’il enverrait une délégation à Washington pour plaider sa cause auprès de l’OEA.

« Il faudra qu’il y ait une négociation. Pour la communauté internationale, la solution la plus acceptable est que Zelaya rentre et achève les derniers mois de son mandat, puis se retire », prédit Shannon O’Neil, du Conseil de relations internationales à Washington.

L’assemblée générale des Nations unies a adopté mardi une résolution par consensus condamnant ce qu’elle a qualifié de coup d’Etat et a demandé « le rétablissement immédiat et sans conditions du gouvernement légitime et constitutionnel » du Honduras.

L’assemblée générale a également appelé « de manière ferme et catégorique » ses 192 membres à ne reconnaître aucun autre gouvernement que celui du président Zelaya.

Aux pressions politiques se sont ajoutées des pressions économiques avec l’annonce par la Banque mondiale qu’elle « gelait » tous les prêts pour les programmes de développement dans le pays.

Le Honduras devait recevoir une allocation de 80 millions de dollars pour la prochaine année fiscale.

La crise entre Zelaya et les militaires s’était exacerbée avec la destitution du chef d’état-major, le général Romeo Vasquez, qui s’opposait à la tenue d’un référendum sur une modification constitutionnelle visant à permettre au président de briguer un second mandat de quatre ans.

La Cour suprême du Honduras s’était prononcée contre le limogeage du général Vasquez et avait demandé au chef de l’Etat, au pouvoir depuis 2006, de le rétablir dans ses fonctions.

Elle a indiqué avoir elle-même demandé à l’armée de l’évincer en raison de son intention d’organiser un référendum « illégal ». Manuel Zelaya a été arrêté dimanche à l’aube par des militaires qui l’ont envoyé au Costa Rica.