Les bombardements de l’armée syrienne ont fait au moins 35 morts au cours des dernières 24 heures dans la région de Homs, l’un des principaux foyers de contestation du régime de Bachar al Assad en Syrie, affirment dimanche des opposants.
Ces bombardements ont visé la ville de Homs et les localités voisines de Koussaïr, Talbisseh et Rastan, où les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) multiplient les attaques contre les patrouilles et les barrages de l’armée et contre les batteries de missiles, selon le Réseau syrien pour les droits de l’homme et d’autres organisations d’opposants.
Selon Abou Qassem, un militant basé à Rastan, au moins 500 roquettes et obus sont tombés sur cette ville située à 25km au nord de Homs depuis samedi et des hélicoptères de l’armée ont mitraillé la zone.
« L’Armée syrienne libre n’a pas la même puissance de feu (que l’armée régulière) mais elle riposte avec des attaques de guérilla tout en tentant d’éviter des échanges de tirs directs », a-t-il dit.
A Talbisseh, les habitants se sont retrouvés sous le feu des bombardements et des tirs de mortiers des forces loyalistes après la défection de plusieurs soldats samedi, selon des sources de l’opposition.
« Cinq personnes ont été tuées, dont une femme et sa fille d’un an. Elles faisaient partie des quelques civils qui n’avaient pas fui Talbisseh », a indiqué un activiste, Abou Mohammad, joint par téléphone satellite.
A Homs, foyer de la contestation du régime, l’armée a concentré ses bombardements sur le quartier d’Al Khalidiya, peuplé majoritairement de familles sunnites tribales originaires du désert su sud de Homs, ont indiqué des activistes.
ISRAEL PARLE DE « GENOCIDE »
Ces nouveaux bombardements surviennent alors que la principale organisation de l’opposition syrienne, le Conseil national syrien (CNS), a annoncé dimanche s’être dotée d’un nouveau dirigeant lors d’une réunion à Istanbul.
Le Kurde Abdelbasset Sayda, qui est âgé de 56 ans et qui vit en exil en Suède, était le seul candidat à la présidence du CNS pour cette réunion des 33 membres de son secrétariat général.
Il succède à Bourhan Ghalioun, figure de l’opposition laïque, très critiqué pour avoir été constamment reconduit à la tête du Conseil depuis sa création en août dernier alors que le CNS est supposé représenter une alternative démocratique au régime autoritaire du président Bachar al Assad.
Sur le plan diplomatique, la communauté internationale reste divisée sur les moyens à déployer pour mettre un terme aux violences qui ont fait au moins 10.000 morts parmi la population civile depuis mi-mars 2011, selon l’Onu.
La Russie, qui a opposé à deux reprises avec la Chine son veto à des résolutions du Conseil de sécurité de l’Onu condamnant la répression des manifestations antigouvernementales, a fait savoir samedi qu’elle ne s’opposerait pas au départ de Bachar al Assad si c’était le résultat d’un dialogue entre Syriens.
En Israël, le vice-Premier ministre Shaul Mofaz a pour sa part accusé dimanche le régime syrien de commettre un génocide en Syrie. Cet ancien général a en outre critiqué la Russie pour son attitude dans la crise syrienne et il a renouvelé la demande israélienne d’une intervention militaire étrangère pour renverser Bachar al Assad.
Bertrand Boucey et Marine Pennetier pour le service français