Hommage rendu à Abane Ramdane dans son village natal

Hommage rendu à Abane Ramdane dans son village natal

Les citoyens d’Iazuzen (Azouza), village natal de l’architecte de la révolution, Abane Ramdane, se sont mobilisés en masse jeudi dernier pour rendre un énième hommage à celui qui a organisé la guerre de libération nationale et ce, à l’occasion du 89ème anniversaire de sa naissance (10 juin 1920-10 juin 2009).

Etaient présents parmi les villageois le président de l’APC et le chef de la daïra de Larba Nath Irathen, le président de la JSK, Mohand Cherif Hannachi, et toute la famille et les proches du héros de la révolution venus inaugurer deux fresques à l’effigie de Ramdane Abane dont l’une est placée à quelques pas seulement du monument des chouhada du village qui comporte déjà des dizaines de noms.

Une fresque qui consiste en un montage, réalisé de fort belle manière, de deux photos du chahid avec cette inscription qui montre l’hospitalité villageoise : «Bienvenue au village natal du chahid Abane Ramdane».

La cérémonie débutera par le dépôt d’une gerbe de fleurs devant le monument des chouhada du village. Une gerbe portée par trois jolies fillettes tendrement accompagnées de la belle-sœur de Abane Ramdane, chargée de la déposer avant la lecture de la fatiha et la minute de silence à la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour leur pays.

Si le président du comité de village prendra la parole pour remercier toutes les personnes présentes et les invités et pour rendre hommage au président de l’APC et au chef de daïra pour leur aide dans la réalisation de la fresque et l’organisation de la cérémonie, le vice-président fera lecture d’une déclaration du comité de village dans laquelle il est dit que cet hommage modeste est l’œuvre d’une «génération avide de repères, de justice et de démocratie».

Evoquant la modestie de l’hommage rendu à Abane par le biais de fresques, le comité de village d’Iazuzen estime que «quelles que soient la nature ou la dimension de cet hommage, il n’égalera jamais la grandeur et le sacrifice suprême de l’homme».

«Les hauts faits d’armes de Abane Ramdane pendant la révolution ne sont aujourd’hui un secret pour personne.» «Dès sa sortie de prison en 1955 où il a mis à profit son internement pour ‘‘dévorer » des milliers de livres et réfléchir à une meilleure organisation de la révolution, il était sidéré du vide politique qui régnait au sein du FLN», ajoutent encore les rédacteurs de la déclaration qui ne manqueront pas de rappeler que «par son génie, le cerveau de la révolution a réussi à rassembler toutes les forces patriotiques pour un seul objectif : l’indépendance de l’Algérie».

Et en réponse aux déclarations qui tentaient de remettre en cause le patriotisme de Ramdane Abane, le comité de son village natal sera encore une fois sans équivoque comme beaucoup d’autres intervenants dans cette polémique.

«De l’organisation de l’Algérois au Congrès de la Soummam, personne ne peut remettre en question le parcours patriotique et courageux du chahid Abane Ramdane, et ce, malgré la profanation de sa mémoire à maintes reprises dans un passé récent par d’indus héritiers de la révolution», est-il encore dit dans la déclaration qui conclut en affirmant qu’«aujourd’hui, il nous appartient, plus que jamais, de jeter un regard profond sur les fondements de notre histoire, de réitérer inlassablement notre attachement aux idéaux de Novembre 1954 et d’immortaliser l’esprit et la lettre de la plate-forme de la Soummam».

Pour le président de l’APC de Larba Nath Irathen, «Abane Ramdane, même mort, fait encore peur» et d’appeler les personnes présentes à ne pas attendre qu’un hommage lui soit rendu en dehors d’Iazuzen, de Larba Nat Irathen et de Tizi Ouzou.

Ali Abane, le neveu de l’architecte de la révolution, ne partage pas vraiment cette vision dans la mesure où, pour lui, «cet hommage doit avoir lieu au palais du gouvernement parce que Abane Ramdane est un héros national et ne doit pas être confiné dans une région».

«Viendra le jour où les idées de Abane seront mises en œuvre parce qu’un jour ou l’autre l’histoire reprendra sa place», dira-t-il avant de céder la parole à un ancien compagnon d’armes du chahid, le capitaine de compagnie Si Smaïl Ouguemoun de la section ALN d’Ath Oumalou.

Toute l’assistance sera conviée à l’issue de la cérémonie à la salle des fêtes du village où l’attendaient des sodas, des gâteaux et un succulent couscous fait vraisemblablement par les vieilles villageoises.