Hommage Le combat du colonel Si M’hamed Bougara souligné à Khemis Miliana

Hommage Le combat du colonel Si M’hamed Bougara souligné à Khemis Miliana

Un hommage appuyé a été rendu jeudi dernier au colonel Si M’hamed Bougara par des enseignants universitaires à l’occasion du 57e anniversaire de la mort de cet illustre nationaliste.

« Le colonel Si M’hamed Bougara était un fédérateur qui fut l’un des responsables militaires les plus engagés dans la lutte armée contre le pouvoir colonial », ont souligné les participants à un colloque consacré à « la vie et au combat du colonel Si M’hamed Bougara », organisée par le département de l’université Djilali-Bounaâma de Khemis Miliana. Cet homme, ont-ils précisé, « n’avait, de son vivant, jamais cessé d’œuvrer, au prix de nombreux sacrifices, pour le triomphe de la Révolution à la tête de la Wilaya IV historique » dont il était aux commandes. Dans sa communication, Mohammed Draoui, du département d’histoire de la faculté des sciences humaines de l’université de Khemis Miliana, a indiqué que le colonel Si M’hamed Bougara a « non seulement fait preuve d’une grande maîtrise dans la direction de la Wilaya IV historique grâce, notamment, à ses qualités de stratège, mais s’est également fait valoir par son humanisme. » Celui-ci, a-t-il expliqué, peut être résumé en l’aide apportée pour soigner les blessés dans les hôpitaux installés dans les maquis. Pour le conférencier, Si M’hamed Bouguara s’est particulièrement illustré avec l’arrivée au pouvoir en 1958 du général de Gaulle qui a tenté d’anéantir la Révolution, une situation qui a été, a-t-il noté, à l’origine de la réunion des cinq chefs de Wilaya (Amirouche, Si El Houès, Ben M’hidi, Si M’hamed Bougara et Ali Kafi). Selon lui, le fait que la Wilaya IV historique soit située loin des frontières avec les pays limitrophes n’a pas permis son approvisionnement en armes, relevant qu’une grande partie des armes des moudjahidine était prise aux soldats ennemis.

« Au regard de ses spécificités et de sa position stratégique, la Wilaya IV, plus que toutes les autres régions du pays, a souffert en matière d’approvisionnement d’armes, éprouvant toutes les peines à en acheminer au profit des moudjahidine » a-t-il souligné, faisant part dans ce cadre du travail « titanesque » effectué par Si M’hamed. Abordant les circonstances de la mort du colonel Si M’hamed, il a affirmé qu’elles ont eu lieu lors de l’opération « Couroix » que l’armée d’occupation a enclenchée dans la région de l’Ouarsenis, relevant que l’encerclement a duré près d’une quinzaine de jours. « Toutes les recherches visant à retrouver l’endroit où il a été inhumé sont restées vaines », a-t-il rappelé, faisant état de nombreuses démarches effectuées auprès de nombre de présidents à la tête de l’Etat français. Tout en relevant que Si M’hamed Bougara est issu d’une famille modeste de la région de Khemis Miliana,

M. Haouès Mohamed, du même département a fait remarquer que c’est au sein des SMA (Scouts musulmans algériens), organisation à laquelle il adhéra à l’âge de 16 ans, que se forgea son âme de nationaliste qui le conduisit à adhérer au PPA (Parti du peuple algérien) puis au MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques). Le 20 août 1956, il prit part au congrès de la Soummam au cours duquel il a été désigné commandant politique, membre du conseil de la Wilaya IV, selon le nouveau découpage du FLN/ALN. Promu colonel, il s’est vu confier la mission consistant en l’organisation de la vie dans les maquis et les zones contrôlées par l’ALN dans cette région qui s’étendait de Bouira jusqu’à Chlef, a-t-il souligné. Sa grande expérience, fruit des responsabilités qui lui ont été assignées (adjoint politique en 1955, chargé des communications entre la capitale et ses environs) lui a permis de s’illustrer par son courage et sa bravoure lors de sa participation à de nombreuses batailles, telles que celles de Bouzegza, Oued El Melh et Oued Fodda, a relevé M. Haouès. A la fin du colloque, les moudjahidine Belhathat Ben Moussa et Bouteltis Djelloul ont été honorés.

LG Algérie