Un hommage a été rendu mardi à Alger aux condamnés à mort par les forces coloniales durant la glorieuse Révolution du 1er-Novembre 1954 à l’occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de l’exécution à la guillotine de trois valeureux martyrs.
Organisée par l’Association Machâal Echahid, la cérémonie commémorative a permis de réunir pour la première fois les familles des trois condamnées à mort, Benhamdine Baâdache, Ali Laâbdi et Boualem Hasni, exécutés le même jour, le 25 juillet 1957 à la prison Barberousse (actuellement Serkadji).
Des membres de leurs familles, leurs anciens compagnons et d’autres moudjahidine ont apporté à cette occasion leurs témoignages sur les trois condamnés à mort. En ce sens, Arezki Basta qui est un ancien condamné à mort a déploré qu’aucune rue ou un édifice ne soit baptisé aux noms de ces valeureux martyrs qui se sont sacrifiés pour l’Algérie à la fleur de l’âge (21 ans).
Selon les témoignages recueillis sur place « les trois martyrs ne sont pas reconnus comme étant moudjahidine » et à ce titre, la famille de Baâdache qui est établie actuellement à Bou Saâda vit dans la précarité.

La sœur de Laâbdi, en l’occurrence Meriem, a regretté que son frère « soit mort anonyme », exhortant les autorités du pays et l’Organisation nationale des Moudjahidine à baptiser un établissement scolaire au nom de son frère Ali Laâbdi. Sa fille Khadidja, qui avait deux ans quand il a été exécuté, a appelé les compagnons de son père à écrire leurs mémoires et témoigner sur ces condamnés à morts.
De son côté, le frère de Boualem Hasni a eu du mal à retenir son émotion dans la mesure où son frère a été exécuté à sa place. « Les forces coloniales s’étaient présentées chez nous pour m’arrêter et comme j’étais absent, elles avaient arrêté mon frère qui a été jugé puis exécuté », a-t-il témoigné.