Trois grands noms du 7e art arabe, le défunt Larbi Zekkal, Chafia Boudrâa et la koweitienne Hayat El Fahd seront honorés, jeudi soir à Oran, lors de la cérémonie d’ouverture de la 4ème édition du festival international du film arabe (FIFAO).
Le défunt Larbi Zekkal, décédé le 17 septembre dernier, a été celui qui a su allier les qualités d’un comédien hors-pair et d’une forte personnalité modeste et humaine. Né le 19 mai 1934 à Alger, Larbi Zekkal a d’abord fait ses premiers pas d’artistes dans le théâtre durant les années 1950, avant d’investir le cinéma après le recouvrement de l’indépendance. Il a campé des rôles dans de nombreux films qu’il a marqués par ses prestations artistiques indéniables.
On le retrouvera aussi bien dans « La Bataille d’Alger » de l’italien Gillo Pontecorvo ou encore dans « L’opium et le bâton » d’Ahmed Rachedi, « Chronique des années de braise » de Mohamed Lakhdar Hamina, « Le vent du sud », et bien d’autres comme « L’honneur de la tribu », « Moissons d’acier », « De Hollywood à Tamanrasset » et « Fatima, l’Algérienne de Dakar ».
Il a également joué dans, au moins, une vingtaine de pièces de théâtre comme « La mort d’un commis voyageur » et « La règle et l’exception ».
Larbi Zekkal avait même été assistant de metteur en scène de la pièce « Hia galet ouana goult » (Elle a dit et moi j’ai dit).
Le public algérien gardera l’image de cet excellent acteur qui lui a maintes fois retenu son attention à travers ses prestations dans de nombreux feuilletons diffusés sur le petit écran comme « El Wassia » du défunt Djamel Fezzaz.
Ses dernières apparitions sur les écrans a été dans les films « Hors la loi » de Rachid Bouchareb et « Les palmiers blessés » du tunisien Abdelatif
Ben Amar.
Chafia Boudraa est la comédienne algérienne qui a vu sa carrière artistique connaître une évolution fulgurante. De son inoubliable rôle de
« Lala Aïni », dans le fameux feuilleton, « Dar Sbitar », de Mustapha Badie adapté de l’oeuvre de Mohamed Dib, au tapis rouge du « Bunker » en mai dernier, lors de la dernière édition du Festival international du cinéma de Cannes, beaucoup d’évènements heureux se sont succédé pour cette femme au grand coeur. Chafia Boudraa a, à son actif, de nombreux téléfilms et feuilletons qui ont reflété les qualités indéniables de cette actrice, une véritable « mère-courage » donnant un souffle et un rythme particuliers aux travaux dans lesquels elle est distribuée.
C’est le cas par exemple avec « Le thé à la menthe » d’Abdelkrim Bahloul, où l’apparition de cette comédienne donnera un cachet particulier au film. La scène d’une Chafia Boudraa dansant dans les rues de Paris ou encore celle où elle offre un thé à la menthe et des gâteaux au miel à un agent de circulation restent inoubliables.
Le nom de la comédienne a figuré dans de nombreux génériques de films comme « L’honneur de ma famille » de Rachid Bouchareb, « Le cri des hommes » d’Okacha Touita, « Beur, blanc et rouge » de Mahmoud Zemmouri.
La comédienne koweitienne Hayet El Fahd, qui sera également honorée à l’ouverture de ce festival , est considérée comme l’un des grands noms du théâtre et du cinéma arabes.
Elle a consacré 47 années de sa vie à l’art. Le nom de Hayet El Fahd reste intimement lié au film « Bess ya bahr » (mer cruelle) de Khaled Seddiq, primé dans de nombreux festivals internationaux.
Pour les téléspectateurs algériens et arabes, le nom de Hayat El Fahd renvoie inévitablement à des feuilletons ayant eu un grand succès et un impact certain comme « Kharaja wa lam yaoud », « Ayla Boujessoum », « omr chaka », « Rokia wa Sabika » et bien d’autres oeuvres encore.
Cette figure a plusieurs cordes à son arc puisqu’en plus de ses talents de comédienne, elle est également journaliste, critique, auteure de scénario, conceptrice de programmes radiophoniques et poétesse. Des fonctions qui font d’elle une femme de grande sensibilité, aux qualités humaines avérées.