Un hommage appuyé a été rendu samedi soir à Paris à trois ‘‘Centenaires’‘ disparus de la négritude et de l’anticolonialisme, Aimé Césaire, Jacques Rabémananjara et Dox, à la faveur du 10e Printemps des poètes des Afriques et d’ailleurs.
Devant un parterre constitué essentiellement d’élus de la ville de Choisy-le-Roi (région parisienne), d’amoureux du beau verbe et de descendants des personnalités littéraires disparues, des extraits tirés d’une Anthologie récente des poèmes d’amour des Afriques et d’ailleurs ont été lus à cette occasion.
Des chantres de la négritude et du combat anticolonial, à l’instar du Martiniquais Aimé Césaire et des Malgaches Jacques Rabémananjara et Dox, et de nouveaux aèdes aussi talentueux mus par les mêmes principes, ont été revisités à l’occasion de ce Printemps.
Des lectures illustratives de ce combat ont été faites par des artistes et comédiens africains dont l’Algérien Moa Abaid, à travers une scène ouverte, sous fond d’intermèdes musicaux africains et antillais.
Pour le président du Printemps des poètes des Afriques et d’Ailleurs, Thierry Sinda, il s’agit, à travers ces hommages, d’un travail de Mémoire puisque l’on célèbre de grandes figures du monde noir. ‘‘Notre travail de mémoire est en direction de la traite négrière, de l’esclavage, de la colonisation, mais aussi de créer, de partager, de fraterniser avec des gens issus de l’immigration’‘, a-t-il indiqué à l’APS.
Aux yeux du fils du célèbre poète et historien congolais Martial Sinda, l’évènement parisien est la manifestation de la néo-négritude, un courant frappé en 2002 par la montée en France de l’extrême droite. ‘‘Inquiété par ce phénomène, j’ai lancé en 2004 à Dakar le mouvement de néo-négritude qui n’est plus dans un mouvement anticolonial, la colonisation étant terminée, mais dans un mouvement anti-racial et humaniste’‘, a-t-il dit.
Revenant à l’Anthologie des poèmes d’amour des Afriques et d’ailleurs (Editions Orphie 2013) dont il est l’auteur, M. Sinda, poète et enseignant-chercheur en littérature et sciences humaines en France, a indiqué que l’ouvrage se veut être un ‘‘manifeste de la néo-négritude’‘.
D’un volume atypique (plus de 600 pages), l’ouvrage est présenté comme la première anthologie de poésie négro-africaine de langue française sur le thème de l’amour.
Il réunit aussi pour la première fois une nouvelle génération de poètes jugés talentueux des Afriques placée sous la bannière du mouvement littéraire de la néo-négritude et dont le festival parisien du Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs en est l’illustration.
Lors d’une conférence-débat, des intervenants ont défini la négritude, théorisée par le leader sénégalais Léopold Sédar Senghor, comme un puissant mouvement identitaire, de mémoire et de dénonciation des iniquités coloniales, ayant marqué la période allant de 1921 à 1960.