Hommage à l’avocate du FLN, Gisèle Halimi, en France : son fils boycotte la cérémonie

Hommage à l’avocate du FLN, Gisèle Halimi, en France : son fils boycotte la cérémonie

Le fils de la militante et activiste du FLN, Gisèle Halimi, a refusé officiellement de participer à l’hommage organisé en mémoire de sa mère par la Présidence française. Ce dernier ne prendra pas part à la cérémonie, qui aura lieu ce 08 mars 2023 au Palais de Justice de Paris, pour des raisons politiques.

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Hommages à Gisèle Halimi, militante pour l’Algérie, boycottés par son fils Serge

Le journaliste et fils de Gisèle Halimi, Serge Halimi, a exprimé son refus de prendre part à la cérémonie organisée en l’honneur de sa mère. L’événement, chapeauté par Emmanuel Macron, vient rendre hommage à l’avocate, écrivaine, mais aussi militante activiste en faveur des Algériens condamnés pendant la guerre d’indépendance.

Serge Halimi explique, par le biais d’un communiqué envoyé à la presse française, que c’est par principe qu’il ne participera pas. En effet, l’hommage survient en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, jugée « inéquitable » pour les femmes de certains domaines.

« Je n’y participerai pas. La décision de l’Élysée intervient après plus de deux ans de tergiversations et alors que le pays est mobilisé contre une réforme des retraites extrêmement injuste, dont les femmes qui occupent les métiers les plus difficiles seront les premières victimes » a-t-il indiqué.

Gisèle, ayant milité en faveur des droits de la femme, n’aurait pas cautionné la juxtaposition des événements, explique son fils : « Ma mère aurait défendu leur cause et manifesté à leurs côtés. Le 8 mars, ce sera la meilleure façon d’honorer sa mémoire et ses combats ».

De son côté, Jean-Yves Halimi, l’autre fils de Gisèle, accueille à bras ouverts l’annonce de l’hommage accordé à sa mère.

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Gisèle Halimi, figure héroïque de la guerre d’Algérie et militante partenaire du FLN

Engagée auprès du FLN dès 1958, Gisèle plaide la libération, mais aussi la réduction de peines de nombreux détenus algériens. Elle réussit à obtenir la grâce à plusieurs condamnés et défend au total plus d’une trentaine de Moudjahidines pendant la guerre. La libération de Djamila Boupacha notamment lui revient de droit.

Le procès, largement médiatisé à l’époque, portait sur l’usage de la force pour obtenir des aveux. Djamila a été torturée et violée par l’armée française, accusée d’avoir posé une bombe. Elle a été ensuite libérée par amnistie sous la défense de Gisèle en 1962, qui a fait intervenir les accords d’Évian en sa faveur.

Gisèle rallie même le peintre Picasso à la cause de Djamila, qu’elle sollicite pour créer un portrait pour la campagne médiatique qu’elle lancera au profit de Boupacha en 1962.

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