L’hommage organisé mardi au Théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi Ouzou a été marqué par la projection d’un documentaire retraçant le parcours du comédien. Toujours dans le cadre de cet hommage, le TRTO a abrité la générale de la pièce L’Automne des femmes.
Le Théâtre régional Kateb-Yacine a rendu avant-hier un vibrant hommage au comédien Rmimez, de son vrai nom Faouzi Saïchi Boutkhil. C’est en fait le premier hommage qui lui sera rendu en Algérie depuis le début de sa carrière artistique en 1974, dans un film de Sidi Ali Mazif intitulé Leïla et les autres. “C’est la première fois qu’on me rend hommage en Algérie. Je suis très ému et content. Je remercie les organisateurs. Je remercie aussi l’association Lumières qui a collaboré à l’organisation de cet hommage. J’ai eu des hommages à l’étranger, mais jamais dans mon pays. J’espère qu’à l’avenir l’artiste sera honoré de son vivant, quand il est en bonne santé, et non le contraire. C’est un grand encouragement de les honorer”, nous dira avec une grande émotion Rmimez qui a tenu, à l’occasion, à adresser un message d’encouragement à la nouvelle génération. “Il faut que cette nouvelle génération travaille. C’est avec le travail qu’on te donne cet honneur”, a-t-il souligné. Concernant l’actualité du cinéma algérien, Faouzi Saïchi estimera que “notre cinéma s’essouffle un peu. Il y a moins de créativité. Il manque de textes et d’idées, mais j’ai confiance en eux, ce sont mes enfants et je sais qu’ils vont réussir. Toutefois, il faut dire qu’il faut de la formation et des écoles pour atteindre ce but”. De son côté, l’actrice Bahia Rachedi a remercié “les organisateurs et tous ceux qui ont participé à l’hommage rendu à Faouzi Saïchi. C’est un excellent comédien et un ami que j’ai toujours respecté”.
à l’ouverture cette rencontre-hommage, un film documentaire retraçant le parcours artistique de Rmimez a été projeté. Un personnage apprécié pour son talent. à la même occasion, l’école des beaux-arts de Azazga lui a offert une jolie peinture, son portrait. Suivant le programme, les planches du Théâtre régional Kateb-Yacine ont abrité à la même occasion la générale de la pièce L’Automne des femmes. L’histoire, un texte de Moulay Meliani Mohamed Mourad, revient sur la place de la femme dans la société et les contraintes qu’elle rencontre chaque jour, confrontée aux tabous dans le milieu familial et social. Elle retrace aussi l’histoire de cette femme enlevée, puis violée par des terroristes. Elle sera obligée, après avoir quitté ce monde, de faire face au regard de la société. Interprétée admirablement par cinq comédiennes (Ben Attia Leïla, Talbi Zoulikha, Tadjer Hayet, Hassas Naïma et Saber Farida), la pièce L’Automne des femmes revient sur la douloureuse décennie noire. Le texte est d’une grande émotion, mais aussi d’une “douleur” incommensurable où se mêlent meurtre et viol mais également combat. Ces filles ont décidé d’affronter le regard des autres pour vivre dans la dignité.