En présence de plusieurs membres de la Zone autonome d’Alger du Front de libération nationale (FLN), de la fédération de France et d’autres militants, une conférence a été organisée hier par l’association Machaal Echahid, en collaboration avec la Radio nationale au niveau de la salle de la culture de la Radio algérienne.
La conférence a été animée par le professeur Mohamed Arezki Ferred et le docteur Laarbi Zoubiri pour rendre hommage à la mémoire de Didouche Mourad, auteur de la célèbre citation «Si nous venons à mourir, défendez nos mémoires».
Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des chouhada, M. Ferred a tenu à préciser que sa communication vise à « défendre la mémoire de tous les martyrs de la Révolution», ajoutant que «la protection de la mémoire des figures symboliques de la guerre de la Libération nationale est un geste grandiose qui permet aux futures générations de connaître notre histoire».
M. Ferred a ajouté que la connaissance de l’histoire est l’un des points essentiels pour pouvoir bâtir un Etat moderne et solide en appuyant sur le fait que «la mémoire d’une société est sa colonne vertébrale».
Le conférencier a ajouté en ce sens que «la défense de la mémoire de nos martyrs est liée principalement à l’enseignement de l’histoire dans l’école algérienne d’une manière objective».
Il a signalé aussi que la déclaration du 1er Novembre 1954 est l’une des références primordiales qui oriente les Algériens à concrétiser leurs aspirations après les souffrances durant la période coloniale.
Elle permet aussi de concevoir le sens de la citoyenneté de la justice. De son côté, le docteur Bouzidi a indiqué que «la préservation de la mémoire est un devoir de tous parce que l’histoire des peuples est un socle essentiel sur lequel est fondé l’avenir d’un pays et d’une nation».
Il a révélé que la génération de 1er Novembre a fourni tous les moyens pour défendre les valeurs ancestrales. Il a aussi révélé que le FLN a créé des mouhafadas politiques dont l’objectif majeur est de faire connaître aux Algériens les valeurs du 1er Novembre 1954.
Il a cité comme exemple la mise sur pied de l’équipe de football composée de vedettes qui évoluaient dans de grands clubs français et qui ont préféré tout laisser tomber et rejoindre les rangs de la Révolution. Cette équipe avait comme responsable politique Mustapha Ferroukhi.
Le docteur Bouzidi a également souligné que «la protection de la mémoire des martyrs doit se faire dans un cadre scientifique en évitant tous les sentiments qui mènent vers la falsification et le mensonge».
Interrogé sur l’enseignement de l’histoire en Algérie, M. Ferred a indiqué que la méthode actuelle doit être revue en suggérant l’implication de la société civile.
Relevant que le contenu du manuel scolaire est moins riche, il appelle à la participation de tous pour l’amélioration de ce contenu et du programme.
A propos de l’écriture de l’histoire, M. Bouzidi a indiqué qu’il faut laisser les scientifiques et les spécialistes s’en occuper en déplorant également que la plupart des références de recherche en matière d’histoire dans notre pays sont des œuvres étrangères notamment celles des historiens français.
D’autres intervenants ont signalé que la meilleure préservation de la mémoire des martyrs doit prendre en considération les acteurs de cette époque qui sont encore en vie.
Smaïl B.