Un hommage a été rendu au martyr de la guerre de Libération nationale Zighoud Youcef, mardi à Alger, à l’occasion du 57e anniversaire de sa mort (1921-1956).
Des compagnons d’armes et des universitaires ont évoqué, lors du forum organisé par l’association Machaâl Echahid, le parcours de ce combattant, tombé au champ d’honneur dans un accrochage avec l’armée coloniale, alors qu’il avait commencé à organiser les rangs de Front de libération nationale (FLN) à l’est du pays, d’où il est originaire.
Dans sa communication Mohamed Lahcen Zeghdoudi, enseignant à l’université d’Alger, a mis en exergue la « forte personnalité » de ce colonel de l’Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya II historique.
Zighoud Youcef qui avait adhéré au Parti du peuple algérien (PPA) dès l’âge de 17 ans, était devenu un élu du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) avant d’intégrer l’Organisation secrète, ce qui lui avait permis de se forger.
Arrêté en 1950 et emprisonné à Annaba d’où il a pu s’évader, il avait participé activement au déclenchement de la Révolution en 1954 et avait planifié, avec Didouche Mourad, la grande offensive du 20 août 1955 dans le Nord constantinois.
Après la mort de Didouche Mourad, il adopta une stratégie consistant à impliquer les populations dans la Révolution, selon M. Zeghdoudi. Zighoud Youcef était « un homme de dialogue doué d’un sens de la réconciliation », a témoigné encore M. Zeghdoudi, soulignant la « grande sagesse, la profonde piété et le courage » de ce martyr.
Recoupant les témoignages, cet enseignant à l’université d’Alger, a raconté que la femme de Zighoud Youcef, lassée des absences de son mari, lui avait demandé : « Quand est-ce l’indépendance ? ».
La réponse de Zighoud Youcef était émouvante : « Je ne serai pas de ce monde, le jour de l’indépendance », avait-il lâché, louant Dieu de le préserver des « ambitions politiques et des tentations matérielles après l’indépendance ».