Les parcours du moudjahid et journaliste algérien Abdelhamid Benzine et de l’économiste et militant de la cause nationale Ahmed Akkache ont été au centre d’une rencontre organisée samedi à Alger par l’association des Amis d’Abdelhamid Benzine. Le journaliste et membre de cette association, Ahmed Ancer, a mis en relief dans son intervention des facettes de la vie militante du défunt Benzine qui a connu, a-t-il souligné, citant le témoignage de Kateb Yacine, les geôles du colonialisme à l’âge de 15 ans.
« Jusqu’à mars 2003, date de sa disparition, Benzine avait mené un combat toujours renouvelé », a indiqué le journaliste Ancer, ajoutant qu’il était d’ »une constance jamais démentie ». « Il avait rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) naturellement », a-t-il dit, relevant, par ailleurs, au sujet de sa personnalité, qu »‘il était fidèle en amitié ».
Il a illustré son propos en se référant au témoignage d’un autre militant du Parti communiste algérien (PCA), William Sportis, qui raconte que Benzine avait plaidé auprès du ministère des Moudjahidine la demande de militants de la cause nationale d’origines juive ou européenne pour l’obtention de la nationalité algérienne.
Le parcours militant de Benzine au sein du Parti du peuple algérien (PPA), dans les années 1940, ensuite au sein du PCA, ainsi que son engagement au sein de l’ALN jusqu’à sa détention à Lambèse et le camp d’internement de Berouaghia, ont été évoqués par Ahmed Ancer, sans omettre son rôle de journaliste, éditorialiste et de directeur de publication d’Alger Républicain, avant et après l’indépendance.
Le journaliste et intellectuel algérien Mohamed Bouhamidi a tenu, pour sa part, à rendre hommage à l’intellectuel et militant de gauche, le défunt Ahmed Akkache, dont le souvenir de l’action auprès des ouvriers agricoles de la Mitidja « est restée vivace des années après l’indépendance ».
Il a cité, dans ce cadre, les inquiétudes d’Ahmed Akkache, suite à la chute du mur de Berlin, de voir « le capitalisme et l’impérialisme remporter une victoire définitive ».
« Il était, cependant, prêt à sacrifier son idéal de justice sociale, rien que pour voir une bourgeoisie nationale édifier une économie nationale solide », a-t-il encore témoigné.
Pour Bouhamidi, durant les années 1970, le marché algérien « était protégé » et « le privé florissait ». Cette situation faisait qu’Ahmed Akkache « espérait
voir des forces assurer à ce pays son indépendance sur le plan économique », a-t-il ajouté.
La fille du défunt Akkache, Fadhila, a déploré le fait qu’aucun hommage officiel n’ait été rendu à son père, « en dépit de son militantisme pour la cause nationale ».
Arrêté par les autorités coloniales, durant la guerre de Libération nationale, raconte Fadhila, Ahmed Akkache qui avait été condamné à mort, ensuite à 20 ans de prison, fut torturé.
Ahmed Akkache qui a été rédacteur en chef du journal du PCA, Liberté, était docteur en histoire économique. Il fut directeur des salaires au niveau du ministère du Travail.