Hollande veut repartir du bon pied avec l’Algérie

Hollande veut repartir du bon pied avec l’Algérie

François Hollande se rend en Algérie les mercredi 19 et jeudi 20 décembre. Cette visite d’Etat « historique » vise à relancer la coopération entre les deux pays et à tenter de tirer un trait sur les blessures du passé.

C’est un déplacement lourd en symboles. François Hollande se rend mercredi et jeudi en Algérie pour une visite à l’enjeu aussi crucial que délicat : repartir du bon pied avec un pays à l’histoire douloureuse et passionnée avec la France.

Cinquante ans après l’indépendance de l’ex-colonie, le chef de l’Etat a émis le souhait de « se tourner résolument vers l’avenir ». Mais la question mémorielle sera évidemment dans toutes les têtes durant ces 48 heures de visite à Alger et à Tlemcen (à l’ouest du pays). Dans ses discours, devant le Parlement algérien jeudi notamment, François Hollande devra trouver les mots justes pour porter un regard « lucide » sur le passé, selon l’expression de l’Elysée. Le socialiste, qui a déjà fait un geste cet automne en reconnaissant « la sanglante répression » du 17 octobre 1961, ne fera toutefois ni excuses, ni acte de repentance comme le réclament certains Algériens. « L’histoire doit servir à bâtir l’avenir et non pas à l’empêcher », a-t-il déclaré le mois dernier.

« Je parlerai de tous les sujets »

L’avenir, ce sont les dossiers chauds du moment. Côté français, on souhaite principalement obtenir l’appui de l’Algérie à une intervention internationale dans le nord du Mali. Côté algérien, on veut mettre sur la table la question de l’immigration et de l’aménagement de l’accord de 1968. « Je parlerai avec les autorités algériennes, avec le président Bouteflika, de tous les sujets », y compris de l’enquête sur l’assassinat en 1996 des sept moines de Tibéhirine, a récemment déclaré François Hollande.

L’avenir, c’est aussi le business. Le déplacement du chef de l’Etat, qui sera accompagné d’une dizaine de ministres et de plusieurs patrons du CAC 40, devrait donner lieu à une quinzaine d’accords. Le voyage sera « »un succès », a prédit dimanche à ce sujet Laurent Fabius, alors que des négociations sont notamment en cours pour l’implantation d’usines Renault et Total en Algérie.

Autre enjeu, et non des moindres pour le président français : donner espoir à la jeunesse du pays, qui n’a pas connu son printemps arabe, lors de son discours à l’université de Tlemcen. Le tout en évitant de froisser le pouvoir en place.