François Hollande qui effectuera une visite d’Etat en Algérie les 19 et 20 décembre sera l’hôte de la ville de Tlemcen « capitale des arts islamiques » dont il visitera notamment l’université.
C’est l’information que l’on peut lire dans l’article publié par le journal le Monde consacré à cet événement sous la plume de la journaliste Isabelle Mandraud.
Les temps forts de la visite du chef de l’Etat français seront avec son déplacement à Tlemcen, l’accueil bien entendu qui lui fera son homologue algérien, mais également l’arrêt qu’il effectuera au cimetière de Bologhine qui abrite des sépultures juives et chrétiennes, ainsi que le discours qu’il prononcera devant la chambre des députés et le Sénat algérien, réunis. La journaliste du Monde croit savoir que la visite devra se conclure par une déclaration solennelle des deux pays.
Sur l’état d’esprit avec lequel Hollande fera sa visite en Algérie, Isabelle Mandraud a affirmé qu’aux dires de collaborateurs élyséens, il veut «faire du politique» et ainsi se démarquer de son prédécesseur venu «faire du business » accompagné de 150 chefs d’entreprises. Hollande sera lui aussi accompagné par une «imposante » délégation, mais il proposera «un partenariat d’égal à égal» avec l’Algérie pour, selon la journaliste du Monde, «sortir les deux pays d’une relation embourbée et alambiquée».
Ambition qui, toujours selon la journaliste du Monde, n’est pas pour déplaire à Bouteflika qui, écrit-elle, «aimerait bien achever son troisième mandat par une image de concorde et de bonne volonté». D’après Isabelle Mandraud, François Hollande n’arrivera pas à Alger «les mains vides». Elle précise que des contrats commerciaux ou sectoriels notamment dans l’agroalimentaire et l’agriculture sont prévus.
De même que l’accord pour une usine de montage de véhicules Renault près d’Oran qui sera ainsi « enfin bouclé après plus de deux années de laborieuses négociations ». Le volet « politique » prédominera néanmoins dans les discussions qu’auront les deux présidents durant cette visite – dont dépendra le réchauffement désiré des relations algéro-françaises.
Isabelle Mandraud pense que François Hollande dispose « d’un précieux atout » qui jouera en sa faveur en Algérie : le vote positif de la France pour l’obtention du statut d’observateur à l’ONU de l’Etat palestinien, auquel s’ajoute celui de sa reconnaissance officielle de la sanglante répression des manifestants algériens qui réclamaient le droit à l’indépendance tués à Paris le 17 octobre 1961.
Il n’empêche que François Hollande sait qu’il est attendu avant tout sur les mots qu’il prononcera pour « panser les plaies du passé », a affirmé la journaliste qui pense qu’il le fera à l’occasion de l’hommage qu’il rendra au militant anticolonialiste français mort sous la torture, Maurice Audin, sur la place qui porte désormais son nom. Même si les dossiers délicats ne seront pas tous réglés et resteront en souffrance, François Hollande escompte asseoir un « vrai partenariat politique » entre l’Algérie et la France.
Une perspective qui, selon la journaliste du Monde, se trouve renforcée par la situation au nord du Mali, dominé par des groupes djihadistes et visé par une possible intervention miliaire internationale. En tout cas, la visite du président français a fait l’objet d’une préparation minutieuse à tous points de vue.
La journaliste du Monde l’a souligné en rappelant la succession de visites de ministres français ayant fait le déplacement à Alger pour y préparer le terrain.
Kharroubi Habib