Hollande et la situation en Centrafrique, « Il fallait intervenir »

Hollande et la situation en Centrafrique, « Il fallait intervenir »

Le déploiement des forces françaises en Afrique «durera le temps que les forces africaines prennent le relais», a indiqué le président français.

Le président français François Hollande a déclaré hier devant le Conseil des ministres que «ne pas intervenir, c’était rester les bras ballants à compter les morts», en Centrafrique, jugeant la présence de la France «essentielle face aux exactions, aux massacres». «Il s’agit de sauver des vies dans un pays où il n’y a plus ni Etat, ni administration, ni autorité, de rétablir la sécurité», a ajouté le chef de l’Etat selon des propos rapportés devant la presse par la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Le déploiement des forces françaises en Afrique «durera le temps que les forces africaines prennent le relais», a ajouté le président. Selon la porte-parole, toutefois, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a évoqué une nouvelle fois «en conseil des ministres une durée de six mois à peu près» pour le déploiement des 1600 soldats français. François Hollande a par ailleurs précisé en Conseil des ministres s’être entretenu mardi soir à Bangui, lors de sa brève escale dans la capitale centrafricaine, de retour de la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela en Afrique du Sud, avec le président et le Premier ministre de transition centrafricains Michel Djotodia et Nicolas Tiangaye.

«Il leur a rappelé l’importance pour la France d’une transition politique rapide», a-t-elle indiqué, reconnaissant toutefois: «vous dire précisément dans quel calendrier, c’est compliqué». «Mais il a invité ces autorités en place et de transition à oeuvrer pour un désarmement rapide (des milices) et le retour de la sécurité», a-t-elle enchaîné, parlant d’une situation humanitaire et sécuritaire «catastrophique» sur le terrain.

La France, cependant, a indiqué la porte-parole du gouvernement, estime qu’il appartient aux Centrafricains «de veiller à ce que cette transition se déroule le plus rapidement possible et dans les meilleures conditions». Le président Hollande, a-t-elle précisé, avait «souhaité, de retour de Centrafrique, ouvrir ce Conseil des ministres en saluant à nouveau la mémoire de Antoine Le Quinio et Nicolas Vokaer, nos deux soldats morts au service de la France» dans la nuit de dimanche à lundi à Bangui. «Il a rendu hommage au courage admirable et au professionnalisme dont font preuve les forces françaises à Bangui», a-t-elle indiqué. Nicolas Vokaer, 23 ans et Antoine Le Quinio, 22 ans, ont été tués dans la nuit de lundi à mardi au cours d’un accrochage avec des assaillants non-identifiés dans un quartier proche de l’aéroport. Il s’agit des premières pertes françaises depuis le déclenchement de l’intervention française Sangaris, dans la foulée d’un feu vert de l’ONU, jeudi dernier.